«Nous ne voulons pas qu'ils survivent en tant que mouvement, en tant qu'idéologie, nous ne voulons pas que leurs actions se poursuivent. Voilà ce que nous voulons et, vu sous cet angle, il n'y a pas à hésiter, il n'y a rien à discuter, rien à négocier», a affirmé Raymond Tshibanda.
S’agissant de l’appui de Kigali aux mutins du M23, il a renouvelé son accusation : «Nous disons que le Rwanda apporte aide et soutien au M23». Il a rejeté toute participation des troupes rwandaises à la «Force internationale neutre» qui sera déployée à la frontière RDC-Rwanda.
«Quand on parle de force neutre, clairement elle ne peut comprendre de forces congolaises, parce qu'elle doit être internationale, et elle ne peut comprendre des troupes rwandaises, parce le Rwanda est une partie du problème», a dit le ministre Tshibanda, cité par l’AFP.
Si l'Ouganda et le Rwanda plaident pour une «force composée de militaires de la région» des Grands Lacs, la RDC privilégie l’option «Monusco» pour laquelle elle réclame au Conseil de sécurité le renforcement de son mandat.
Toutefois, «la porte n'est pas fermée à d'autres solutions», a rassuré le ministre congolais des Affaires étrangères, indiquant que la RDC «pourrait étudier d'autres options», telles que faire appel à des troupes de la Communauté des Etats de l'Afrique australe (SADC, dont la RDC est membre), «si les négociations sur la +force neutre+ s'enlisent».
Un dialogue «pas envisageable»
Le 30 juillet, le gouvernement a exprimé son refus à un «dialogue» avec les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) qui opèrent au Nord-Kivu.
«C’est le lieu de préciser que le M23 fait partie, à l’instar des FDLR, des forces identifiées comme forces négatives par la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs et l’Union africaineet qu’en tant que telle, un dialogue avec cette pseudo-mutinerie qui n’est qu’une astuce pour dissimuler une agression extérieure, n’est pas envisageable», a affirmé son porte-parole Lambert Mende Omalanga, ministre des Médias chargé des Relations avec le parlement et de la Nouvelle citoyenneté.
En considérant le Rwanda «comme la partie essentielle du problème de l’insécurité récurrente à l’Est et de sa solution», la RDC ne peut donc pas accepter la proposition de Kigali «incluant le dialogue et la réintégration des groupes armés, ainsi que la neutralisation et/ou le rapatriement des forces négatives opérant actuellement dans la région».