Les combats se sont intensifiés le jeudi dans la zone située entre le nord de Kibati et la partie sud de Kibumba, communément appelé « Trois antennes ». Des sources locales indiquent qu’un obus tiré probablement par les rebelles du M23 est tombé dans le village Bugarura, en groupement Munigi, au sud de Kibati. Un enfant et une femme auraient été tués et cinq civils blessés par l’explosion de l’engin.
Les habitants auraient quitté les localités situées entre Kibati et Kanyaruchina où seuls les militaires en opération sont visibles.
Des sources de la Monusco qui accompagnent les FARDC dans la zone de combats assurent, sans donner des détails, que la situation est sous le contrôle de l’armée.
Les deux parties s’accusent mutuellement, comme souvent, d’avoir pris l’initiative de ces combats qui ont paralysé le trafic routier entre Goma et Rutshuru.
Un officier des FARDC cité par l’AFP accuse les rebelles de vouloir les déloger sur les positions qu’elles occupent depuis mi-juillet à Kibati.
Interrogé par la même source, le major Modeste Bahati, officier de renseignement du M23, a, pour sa part, confirmé ces combats et a accusé l’armée régulière d’avoir attaqué leurs positions.
« Nous ne tolérerons aucune attaque contre les civils »
Dans un communiqué publié le 21 août, la Monusco fait état de la reprise des combats entre les FARDC et le M23 dans la région de Kibati.
La mission onusienne indique que les zones peuplées et les positions des troupes de l’Onu ont été directement visées et touchées par des tirs au mortier indiscriminés.
« J’ai donné l’ordre à la Force de la Monusco de réagir et de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils et empêcher toute avancée du M23 », a déclaré Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général et Chef de la Monusco.
En mi-juillet dernier, après environ deux mois de trêve, les combats avaient repris entre l’armée et le M23. Au cours des premiers jours, le gouvernement avait annoncé la mort de 120 rebelles et de 10 militaires. Depuis, les affrontements ont repris épisodiquement sans être suivis de mouvements importants autour de l’axe Kibati-Mutaho.
La Monusco avait prévenu les rebelles du M23 qu’elle recourra à «la force létale» s’ils avancent vers Goma. La mission onusienne dispose d’une brigade d’intervention qui a reçu le mandat du conseil de sécurité pour neutraliser les groupes armés dans l’Est de la RDC dont le M23.
Ce mouvement rebelle est actif depuis mai 2012 dans la province du Nord-Kivu où il réclame l’application de l’accord de paix que le gouvernement avait signé avec l’ex-rébellion du CNDP en 2009. Les chefs militaires du M23 sont issus du CNDP.