Les députés nationaux et sénateurs de l’Equateur accusent ouvertement le gouvernement central d’entretenir la crise institutionnelle dans cette province. Ils l’ont fait savoir au cours d'une assemblée générale extraordinaire tenue jeudi au Palais du peuple à Kinshasa, rapporte radiookapi.net
Le pouvoir central alimente la crise institutionnelle à l’Equateur avec une intention de voir Jean-Claude Baende assumer l’intérim du gouverneur de province de manière illégale jusqu’à la fin du mandat en cours, soutient unanimement le groupe des parlementaires nationaux de cette province.
«Le regroupement des parlementaires de l’Equateur dénoncent l’attitude du gouvernement de la République en ce qu’il tolère et entretient le désordre qui règne continuellement dans cette province et la léthargie que ne cesse d’afficher le ministre de la Justice face à la mesure gouvernementale l’instruisant d’accélérer le traitement du dossier du gouverneur de l’Equateur qui gît au parquet général de la République», déclare le président de ce regroupement, le député national José Engbanda.
Au sujet de la fermeture de l’assemblée provinciale, ces parlementaires exigent «la levée immédiate de la mesure illégale et inconstitutionnelle prise par le ministre de l’Intérieur... et s’engagent à interpeller ce dernier dès la rentrée parlementaire de septembre 2009 pour s’expliquer sur quelle base juridique il s’est permis de sceller l’assemblée provinciale de l’Equateur.»
Le gouvernement annonce la réouverture de cette assemblée
Le ministre de l’ intérieur, Célestin Mbuyu, a rassuré les députés ressortissants de la province de l’ Equateur au cours d’une audience qu’ il leur a accordé dans son cabinet à Kinshasa, d’après la Radio télévision nationale congolaise (RTNC). Il a annoncé que la réouverture de cette assemblée va intervenir dans 4 ou 5 jours.
Concernant l’affaire Makila, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, explique: «C’est une affaire qui est déjà prise en charge par les juridictions judiciaires: la cour d’appel de Mbandaka a pris la décision, qui est maintenant pendante devant la Cour suprême de justice (CSJ). Alors qu’est-ce que le gouvernement vient y faire dans un régime politique qui consacre la séparation des pouvoirs. Franchement, c’est une accusation gratuite.»
Puisque le gouvernement central a l’obligation de garantir la paix sur l’ensemble du territoire. Que doit-il faire pour décanter cette situation? «Nous sommes obligés, le gouvernement comme les parlementaires nationaux, d’attendre que la CSJ ait tranché entre les différentes parties à cette querelle: le gouverneur Makila, les députés qui l’ont contesté et la cour d’appel de Mbandaka, qui a pris une décision contestée par d’autres acteurs de la province», répond le ministre Mende.
Le recours en annulation de la motion de défiance votée en janvier dernier par l'assemblée provinciale de l'Equateur contre le gouverneur José Makila accusé de détournement de fonds de rétrocession alloués aux entités décentralisées, rappelle-t-on, était introduit simultanément à la Cour d'appel de Mbandaka et à la CSJ. Celle-ci a rendu son arrêt le lundi 04 mai dernier, en déclarant la requête introduite par M. Makila «recevable mais non fondée.»<