Encore trois jours pour que le Mouvement de Libération du Congo (MLC) prouve sa préséance sur l’Assemblée provinciale de l’Equateur. Un véritable Schibboleth pour le parti de Jean Pierre Bemba, pour qui les zones de turbulences ne font que se succéder. Certes que Jean Lucien Busa va représenter le parti à l’élection de ce vendredi 13 novembre, mais personne ne saurait dire si les 37 Députés du MLC sur les 108 que compte l’Assemblée provinciale de l’Equateur voteraient pour le choix du parti. Surtout que deux autres candidats du MLC ne voulant pas jeter l’éponge, ne jurent que par l’élection, malgré leur exclusion. Les deux, traités par François Muamba, de « récalcitrants », à défaut de réduire les voix de JL Busa, vont favoriser le camp adverse. Sur cette question, la position de José Makila démontre que le MLC avance en ordre dispersé. Par conséquent, face à cette diminution, tout peut arriver. Autrement dit, c’est pile ou face.
Au-delà de tout, cette élection-test, permettra de jauger le degré de rupture ou de déchirement du parti dont la crise de leadership nuit gravement au bon fonctionnement. L’importance des enjeux de l’élection du Gouverneur de l’Equateur et de son colistier revêt un caractère crucial. Dans le cas où le contrôle ou l’intronisation du premier citoyen de l’Equateur lui échappe, le Mlc aurait perdu son plus grand bastion électoral. En outre, avec la tournure que prend le dossier du Chairman à la CPI, il y a fort à parier, eu égard au changement de la donne, que l’on parle d’ailes du MLC en 2011, si jamais élection, il y a. D’ailleurs, l’UDPS en fait déjà preuve. L’histoire est pleine de cas de figure de ceux qui se sont dispersés et qui n’ont pas tenu bon, à des moments difficiles.
Ce vendredi, tous les candidats gouverneurs de l’Equateur devront croiser les doigts car le dé sera jeté. Demain 11 novembre déjà, prend fin la campagne électorale qui a commencé le 9 novembre. Le jeudi 12 sera la veillée d’armes pour les cinq candidats ainsi que pour leurs colistiers respectifs. Dans trois jours, le Gouverneur intérimaire Baende devra soit dire au revoir aux affaires ou se maintenir comme titulaire, à défaut de le céder à quelqu’un d’autre parmi les conquérants. La loi prévoit que, pour cette élection indirecte, c\'est-à-dire, dont seuls les Députés provinciaux sont concernés, que chacun vote pour une liste sur laquelle il y a le nom du candidat gouverneur et son colistier. Du 14 au 16 novembre, en cas de protestations, après l’élection, les candidats auront la possibilité d’introduire leurs recours en contestation des résultats.
Fin de la confusion !
Le mardi 24 novembre 2009, la Cour d’appel de Mbandaka, celle qui avait rendu un arrêt condamnant José Makila, va officiellement annoncer son successeur. José Makila Sumanda, pour rappel, avait été condamné pour détournement des deniers publics. Il y a deux mois passés, la Cour Suprême de Justice avait rejeté la requête de l’ancien gouverneur de l’Equateur, en annulation de l’arrêt de la Cour d’appel de Mbandaka. L’arrivée du nouveau gouverneur sera d’à propos parce qu’elle permettra d’éviter des crises à l’instar de celle que l’Assemblée provinciale avait traversée et qui avait conduit à sa fermeture du 24 août au 7 septembre 2009.
L’avenir politique du MLC ?
Pour garder sa crédibilité, le MLC doit jouer toute sa carte à défaut d’utiliser son joker. Le parti dont le Secrétaire Général François Muamba et José Makila campent sur leurs positions respectives, passe un véritable test de survie ce vendredi 13 novembre. C’est le rendez-vous de tous les enjeux. Ça passe ou ça casse !