L’échec de Jean-Lucien Busa dans la course au gouvernorat de l’Equateur, constaté le vendredi 13 novembre 2009 sur la ligne d’arrivée, avec dans son compteur 28 voix contre 60 à son adversaire, Jean-Claude Baende, a fait très mal non seulement aux membres de son parti, le MLC (Mouvement de Libération du Congo), mais aussi à ceux de notre classe politique qui se reconnaissent de l’opposition. Une fois la déception passée, l’heure est à l’analyse des causes de la perte, par cette famille politique, de l’unique Exécutif provincial encore sous contrôle. Désormais, les onze gouvernements provinciaux du pays sont pilotés par des représentants de l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) et des « indépendants » qui leur sont proches.
Tirant à sa manière la principale leçon de la déconfiture du MLC, le député national Jean-Claude Vuemba l’impute à la difficulté que rencontre ce parti en général et l’opposition en particulier dans la gestion des ambitions politiques de ses affiliés. Au-delà des allégations de corruption, le député élu de Kasangulu estime que la structure qui devrait constituer le contre-pouvoir souffre terriblement de l’effritement de son leadership à la suite de la « mort politique » de Jean-Pierre Bemba Gombo, détenu depuis plus d’une année au quartier pénitencier de la CPI (Cour Pénale Internationale) et de la longue indisponibilité d’Etienne Tshisekedi, président national de l’UDPS (Union pour la Démocratie et le Progrès Social) pour cause d’ennuis de santé.
Privée de leaders charismatiques et de repères, l’opposition devrait, selon Jean-Claude Vuemba, se remettre en question au lieu de continuer à avancer en ordre dispersé et à collectionner des défaites électorales sur tous les terrains ( nouveau Bureau de l’Assemblée Nationale, motion de défiance contre le Premier ministre, projet de Budget 2010, Gouvernorat de l’Equateur, Assemblée provinciale du Bas-Congo…). A cet effet, il propose l’organisation, dans les délais les plus brefs, d’un Congrès national de refondation de l’opposition.
Au cours de ce forum, le thème principal devrait naturellement se focaliser sur la réorganisation de l’opposition en ce qui concerne ses structures, son projet de société, ses stratégies de conquête démocratique du pouvoir d’Etat, la gestion des ambitions de ses sociétaires pour éviter des chevauchements de candidatures comme c’était le cas lors du renouvellement du Bureau de l’Assemblée Nationale et tout récemment, de l’élection de nouveaux Gouverneur et vice-gouverneur de l’Equateur, le choix de son nouveau leader.
L’idéal serait de recréer une sorte d’Union Sacrée de la belle époque des années CNS, capable de parler d’une seule voix pour la défense de la cause commune.
Il faut absolument, décrète le député de Kasangulu, trouver l’oiseau rare devant incarner le combat politique des opposants, en attendant la « résurrection » politique de Jean-Pierre Bemba et le retour en forme d’Etienne Tshisekedi.
Le MLC et l’UDPS ont suffisamment montré leurs limites en tant que présumées locomotives de l’opposition, a tranché Jean-Claude Vuemba, rappelant au passage les bas conflits d’intérêts entre « héritiers » de Jean-Pierre Bemba d’un côté et d’Etienne Tshisekedi de l’autre. Sans cela, d’autres défaites sont à craindre pour les échéances électorales de 2010 et 2011.