La politique de la Tolérance zéro appelée à être appliquée pour tout le monde. La justice dépourvue d’épithète. Le jugement ayant condamné les «assassins» de Laurent-Désiré Kabila résulterait d’un procès expéditif, car les enquêtes devaient se poursuivre, fait observer l’archevêque de Kinshasa sur France 24.
Mgr Laurent Monsengwo Passinya, soutient que le jugement définitif des gens impliqués dans l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, alors président de la République démocratique du Congo, n’a pas encore été prononcé. «Puisque le premier jugement exigeait de plus amples enquêtes», a-t-il fait savoir à France 24 à l’issue de la messe d’action de grâce célébrée à la cathédrale Notre-Dame du Congo, le 17 janvier 2010, en mémoire de L.-D Kabila et Emery-Patrice Lumumba, ancien premier Premier ministre du Congo, assassinés respectivement le 16 janvier 2001 et le 17 janvier 1961.
Pour le prélat catholique, les détenus, dont cinq proches du chef de l’Etat défunt, bénéficient jusque-là de la présomption d’innocence parce que le premier jugement disait que tout n’était pas clair et fallait poursuivre le procès pour réunir tous les éléments de preuve. «Ce qui n’a pas encore été fait. Soit on accélère les choses pour compléter les éléments du dossier, soit on libère les détenus», a-t-il fait valoir. Avant de déclarer : «Je demande que la justice fasse son travail le plus vite possible pour que ces gens soient jugés.»
Ce qui n’est pas de l’avis du président de la République, Joseph Kabila, pour qui le jugement a déjà été rendu et le dossier classé, à en croire la même chaîne de télévision France 24. Laquelle a repris la réponse du chef de l’Etat relative à ce sujet lors d’une conférence de presse qu’il a tenue en 2007. «L’erreur commise pendant la transition politique congolaise a été de croire qu’on pouvait parvenir à la réconciliation nationale sans la justice. C’était une illusion», avait-il fait remarquer en guise de réponse.
C’est dire que c’est depuis 9 ans que les condamnés purgent leur peine allant de la condamnation à perpétuité à la peine capitale à la prison centrale de Makala. Où les communautés religieuses, notamment les Catholiques, contribuent à l’amélioration, tant soit peu, des conditions de vie des détenus. Elles leur apportent, entre autres, des vivres.
Pour rappel, officiellement, Laurent-Désiré Kabila a été assassiné par un certain Rachidi, l’un de ses gardes rapprochés. Que l’aide de camp du président défunt, le colonel Eddy Kapend, a tué pendant qu’il tentait de fuir après avoir commis son forfait. Bien que l’irréparable se soit produit, le tombeur de Mobutu savait que des projets d’assassinat étaient montés contre lui. Cela après son divorce d’avec ses parrains rwandais et ougandais. Sans oublier la tentative de «revisitation» des contrats conclu avec certaines multinationales. Son sort était déjà scellé.
Un document de Emmanuel Nash sur le «testament audiovisuel de Kabila», produit à partir d’une causerie entre L.-DK et la communauté congolaise de Libreville au Gabon, édifie à ce sujet.
Il avait dit notamment ceci : «Ils vont m’assassiner. Quand les choses semblent aller bien, il y a toujours des étrangers qui interviennent. Mais, avec le Congo actuel, je pense qu’ils n’ont pas grand espoir. Alors, ils ne parlent que d’assassinat, d’assassiner. Moi, je suis prêt. J’ai choisi mon camp, celui du peuple. . Je ne trahirai pas mon peuple. Assassinat ou attentat, cela ne change rien.»