Le syndicat national des magistrats du Congo (SYNAMAC) a décidé d'observer une grève d'une semaine à partir de lundi prochain pour protester contre le projet de loi du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) relatif à la réforme de la magistrature, a rapporté dimanche l'Agence congolaise de presse (ACP).
Le président du SYNAMAC, Nsambayi Mutenda, l'a confirmé samedi à la presse, indiquant que "ce projet de loi vide l'indépendance du pouvoir judiciaire".
"La mission de dire la loi obéit à sa conscience et à la seule loi", a souligné Nsambayi Mutenda, avant d'appeler les magistrats à opposer une fin de non recevoir à ce projet qui viole la constitution.
Les magistrats réclament également l'amélioration des conditions salariales et souhaitent que le moins gradé des magistrats puisse toucher au moins 1.600 dollars.
Mercredi dernier, le ministre congolais de la Justice et des Droits humains, Luzolo Bambi, a affirmé que le projet de loi du gouvernement sur la réforme de la magistrature transmis au Parlement concerne la "disciplinarisation de la prise à partie".
L'innovation dans ce projet de loi, a-il précisé, réside dans le fait que "tout magistrat condamné sera automatiquement exclu du corps, quelle que soit la durée de sa condamnation".
A l'occasion de la commémoration du 49e anniversaire de la souveraineté nationale et internationale, le président Joseph Kabila avait fustigé la magistrature congolaise dans un message de circonstance à la nation.
"Abusant de l'indépendance liée pourtant à la délicatesse et à la noblesse de sa charge, le magistrat se rend lui aussi coupable de dol, de concussion, de corruption et voire même des infractions de droit commun, avec une facilité déconcertante", avait notamment décrié le chef de l'Etat congolais, tout en promettant de prendre ses propres responsabilités pour "mettre fin à cet état de choses".