Latente depuis plusieurs mois, la crise qui mine le Mouvement de Libération du Congo (MLC) a atteint son paroxysme avec la déchéance, le lundi 18 avril 2011, de François Muamba Tshishimbi de ses fonctions de Secrétaire Général du Parti.
Le coup ou la signature porte les griffes du Collège des Fondateurs. D’après Germain Kaminga, Porte-parole du Parti, et du Collège des Fondateurs, circonstance oblige, sur 31 Fondateurs, seuls 20 présents à la réunion ont approuvé le départ de François Muamba.
Pourtant, l’intéressé lui-même ne se fait aucun souci quant à la légalité de l’acte pris par cette structure dirigeante du Parti. Et pour cause ! L’élu de Kabeya Kamuanga, dans la Province du Kasaï Oriental, considère que c’est fait en violation des statuts du Parti. En conséquence, il invite les auteurs de cet égarement à rejoindre le rang du MLC pour se ranger en ordre de bataille pour les prochaines élections.
Eu égard à ce qui arrive au MLC, il y a de quoi s’interroger. Qui peut être à l’origine de cette machination si c’en est une ? Pourquoi prendre ce risque de nature à démobiliser davantage la base ? Que veut-on protéger en agissant ainsi ? Selon certaines indiscrétions, le groupe qui a évincé Muamba ne conçoit pas un autre candidat à la présidentielle en dehors de JP Bemba.
Est-ce réaliste ou irréaliste ? C’est aussi la question. Seulement, la position actuelle de Bemba à la CPI ne peut aucunement lui permettre pareille éventualité. Ce, pour plusieurs raisons : juridique et financière. C’est donc irréaliste de s’inscrire sur cette logique. Le groupe qui soutient Muamba, a-t-on indiqué, voudrait apporter une réflexion féconde pour ne pas se lancer dans les joutes électorales en ordre dispersé.
Et le candidat potentiel pour mener la barque, semble être le SG au regard des statuts, a-t-on laissé entendre. Or, sur ce point, certains cadres du Parti ne sont pas d’accord. Ceci a permis à certains critiques d’affirmer qu’en RDC finalement, il n’y a pas des Partis politiques. Simplement parce que ceux qui existent ne tiennent pas aux idées, mais se fondent plutôt sur la personnalité des fondateurs.
Ainsi, à la mort de ces derniers, comme le MPR de Mobutu, ou lorsque les circonstances changent, le cas du MLC et de tant d’autres encore, c’est le schisme qui s’installe parmi les membres. Alors, peut-on, à ce stade, envisager un lendemain meilleur pour le MLC ? Difficile d’y répondre. Beaucoup d’analystes sont restés sceptiques.
En effet, que François Muamba se cache derrière la légalité, sa légitimité sera mise en mal. Surtout lorsque la décision de son éviction émane du chairman Bemba Gombo à partir de sa cellule de La Haye. Au finish, l’on soutient que c’est l’intolérance politique qui brise l’unité des partis. C’est aussi le cas du côté de la Majorité Présidentielle. Aimé Sesanga s’est vu discipliné pour avoir osé exprimer ses ambitions.