Le programme gouvernemental présenté jeudi par le premier ministre Antoine Gizenga est réaliste, selon les députés de l'alliance de la majorité présidentielle (AMP). D'après eux, ce programme répond aux préoccupations des Congolais. Mais à l'UN, il ne s'agit que d'une déclaration d'intentions qui doit être suivie des actes, rapporte radiookapi.net
Alexis Thambwe Mwamba de l'AMP trouve d'abord valable la synthèse du plan d'action du gouvernement. Cependant, pour lui, ce plan « va nécessiter une action dynamique et permanente » au sein de l'exécutif. « C'est réalisable, mais c'est difficile. Ce qui est important, c'est de démarrer, de lancer le programme », a ajouté l'ancien ministre du Plan pendant la transition, qui croit que les retombées pourront être à court terme, moyen terme ou à long terme.
José Endundu, lui aussi membre de la coalition gouvernementale, est presque du même avis. Mais d'après lui, le gouvernement aurait dû être moins ambitieux. « C'est un cadre stratégique. Je l'aurais voulu plus court : cinq ou six priorités, un comme les chantiers du président de la République. Parce qu'il qu'on arrête de rêver, on n'a pas les moyens de piloter », a-t-il déclaré. L'ancien ministre des Travaux publics et Infrastructures estime de ce fait qu'il faudrait s'attaquer aux réformes essentielles pour redresser la situation de ce pays.
Par contre, le député Tshiongo Tshinkubula wa Ntumba de la même famille politique se veut plus optimiste. « Il s'agit d'un programme que je considère comme réaliste. Il couvre tous les besoins primaires de la population. Parce qu'il prend en compte les difficultés de mise en ?uvre, et il préconise également comment les contrer et comment les surmonter. »
Du côté des députés de l'opposition, le sentiment est plutôt au scepticisme. A l'Union pour la nation (UN) de Jean-Pierre Bemba, notamment, le programme Gizenga est considéré comme une simple déclaration d'intentions.
« C'est un chapelet. Un ensemble de bonnes intentions. Le problème, c'est que, lui en tant que chef de gouvernement (ndlr, Antoine Gizenga), son rôle n'est pas seulement de dire des choses que nous avons envie d'entendre. Il doit nous dire comment faire pour y parvenir », a dit le député François Muamba. Il faudra que le premier ministre Gizenga, mieux que ses prédécesseurs, arrive à répondre aux préoccupations sociales des Congolais, a poursuivi le secrétaire général du MLC.
« Il ne suffit pas de le déclarer. Il ne suffit pas de le proclamer », a-t-il martelé.
Plus critique, Yves Kisombe, également de l'UN, estime pour sa part que cette déclaration d'intentions est « très vague sur pas mal de questions ». « Pour prendre un domaine très important, comme celui de la politique étrangère de notre pays. Je n'ai pas entendu une grande préoccupation par rapport à la mondialisation, par rapport à la coopération sud sud entre pays en voie de développement », a-t-il relevé. Et de conclure : « Le peuple congolais attend maintenant non plus des déclarations, mais des actes. On va juger le gouvernement sur actes. »