Les gouvernements du Rwanda et de l'Ouganda ont rejeté les conclusions d'un rapport des Nations Unies diffusé mercredi. Le document accuse Kampala et Kigali de ne pas avoir suffisamment collaboré avec les experts chargés de contrôler le respect de l'embargo sur les armes vers la République Démocratique du Congo. À travers des communiqués officiels et des déclarations parues dans la presse internationale, les ministères des Affaires Étrangères des deux pays ont dit avoir collaboré pleinement avec le personnel onusien. Dans le document, le groupe de monitorage met en évidence ses préoccupations face aux "faibles contrôles effectués le long de la frontière, qui permettent de fructueuses alliances entre les leaders des groupes armés et des hommes d'affaires sans scrupules". Le rapport indique qu'il n'a pas été possible de vérifier de manière indépendante la véracité d'un grand nombre d'informations qui signalent la livraison d'armes dans l'est du Congo et signale de nombreux cas "suspects". Le document souligne en outre des lacunes dans les statistiques fournies par le Rwanda et l'Ouganda, mais également par Kinshasa, en ce qui concerne la production, l'importation et l'exportation de métaux précieux et autres richesses minières dont regorge la zone orientale de l'ex-Zaïre, souvent citées comme principale cause du conflit et de l'instabilité. Donnant des exemples, le rapport indique que Kigali n'aurait pas donné les informations demandées pour savoir où se trouvent Jules Mutebusi et Laurent Nkunda (deux chefs rebelles pro-rwandais protagonistes de violences dans le Sud-Kivu il y a quelques mois), et que Kampala n'aurait pas fourni les détails requis sur la rencontre tenue récemment dans la capitale rwandaise entre les fondateurs d'un prétendu nouveau mouvement rebelle qui menace d'entrer en action dans l'est congolais.