Pendant deux jours, les cadres et militants du Mouvement de libération du Congo, ont marqué de manière particulière la commémoration du 12ème anniversaire de leur parti. Malgré l'absence de Jean-Pierre Bemba.
D'entrée de jeu, le secrétaire général du MLC a déploré l'absence de Jean-Pierre Bemba, le leader du parti, «retenu pour des raisons politiques par la Cour pénale internationale à La Haye». François Muamba considère qu’au moment où son procès injuste va commencer, le MLC exhorte la Cour pénale internationale «à œuvrer dans l'impartialité, afin qu'elle puisse faire justice à son président national dans un délai raisonnable».
Le secrétaire général du MLC a eu des mots d'encouragement à l'endroit du président national, pour qui il a sollicité une ovation. Brossant l'historique du mouvement, François Muamba rappelle que «le MLC a été créé voilà douze ans, à l'initiative de Jean-Pierre Bemba, par un groupe de patriotes provenant de toutes les provinces et couches sociales de la RDC, d'abord comme un groupe politico-militaire, dont l'objectif principal était de mettre un terme aux velléités autocratiques et dictatoriales d'un pouvoir aux mains d'un conglomérat de politiciens surgis de nulle part, qui venait de s'installer à la tête du pays depuis le 17 mai 1997».
François Muamba se réjouit de la transformation rapide de son parti. «Transformé en parti politique le 5 avril 2003, le MLC a par ailleurs participé d'une manière significative à la conduite du processus de transition qui a amené le pays à l'organisation des premières élections pluralistes de 2006». Le MLC regrette que la suite des élections n'ait pas eu lieu. Par ailleurs, le retard que prend la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante n'est pas le fait de l'Opposition. «Le bureau de la CENI tarde à être institué», s'est-il indigné.
«C'est ici le lieu de saluer le patriotisme des partis de l'Opposition qui ont su donner dans les délais imposés, les 3 noms de leurs représentants au bureau de la CENI». Ironisant, François Muamba poursuit : «alors que ceux qui clamaient haut et fort leur cohésion ainsi que l'avantage supposé de bénéficier de l'unité de commandement, tardent à donner les quatre noms attendus». S'en suit une série d'interrogations : «Que devrions-nous comprendre alors ? Qu'ils sont divisés ou que tout ça manque de leadership ?»
Le MLC qui redoute une crise politique et institutionnelle, à la suite de la publication du calendrier électoral par la Commission électorale indépendante appuyée par la réunion dite interinstitutionnelle. La CEI a publié «un calendrier électoral en violation de la Constitution et qui conduira inévitablement, s'il est littéralement appliqué, à une crise politique et institutionnelle».
Le MLC opte pour la poursuite du processus : «en effet, le calendrier imposé par monsieur l'Abbé Malu-Malu, alors qu'il n'en a pas qualité, stoppe le processus électoral entamé en 2005, en ce qu'il n'organise pas les élections locales, tel que prévu par la Constitution». Provocateur, François Muamba déclare : «Il voudrait certainement se substituer au souverain peuple congolais, souverain primaire, pour proclamer orbi et urbi la victoire de son candidat, Joseph Kabila, dès le premier tour de la présidentielle de 2011. Sur ce dernier point, même à considérer l'hypothèse inverse d'un second tour, le calendrier conduirait tout aussi inévitablement à une crise politique, car le mandat que les Congolais ont confié à l'actuel chef de l'Etat s'achève le 6 décembre 2011».
Plus tranchant, il ajoute : «le 07 décembre 201 au matin, le chef de l'Etat actuel serait devenu illégitime. L'impasse est donc bien devant nous, car il n'appartient certainement pas au président de la CEI d'instituer dans notre pays une transition politique soit-elle de fait».
Fustigeant la politisation des administrations et des entreprises publiques et autres services de l'Etat tout comme la campagne électorale prématurée, il a considéré le spectacle offert comme affligeant alors qu'il s'agit des vies des Congolais. Ila déplore que «le système parlementaire, socle de la démocratie naissante dans notre pays, a été remplacée par un système de majorité automatique qui impose à notre pays, une sorte de parti unique".
Pour les élections de 2011, le MLC présentera des candidats à tous les niveaux, sur l'ensemble du territoire national. "Mais, le MLC ne cautionnera pas n'importe quel type d'élections».
Au chapitre des droits de l'homme, le MLC considère qu'il sont bafoués. Sur le social, "la situation socio-économique de notre pays n'a jamais été aussi dégradée". Alors que le refus des militaires ex-CNDP d'être mutés est la confirmation de "l'échec du gouvernement à former une armée républicaine, garante de la sécurité de notre territoire et de ses habitants.