Entre le Mouvement de libération du Congo (MLC) et François Muamba, déchu lundi par le Collège des fondateurs de ses fonctions de secrétaire général, « c’est la rupture ». Alors qu’il dénonce une « violation des statuts », son remplaçant, Thomas Luhaka, est chargé de « faire des propositions de restructuration et de relance des activités du parti ».
Le Collège des fondateurs du MLC, qui « s’est penché sur la situation de crise qui prévaut actuellement au sein du parti » au cours de sa réunion du lundi 18 avril 2011 au siège du parti à Kinshasa/Gombe, a décidé que « l’honorable François Muamba est déchu de ses fonctions de secrétaire général du parti ».
« En attendant la convocation du Conseil des représentants », il a aussi décidé que « l’honorable Thomas Luhaka est désigné secrétaire général du Mouvement de libération du Congo ». En cette qualité, il est « chargé, toutes affaires cessantes, de faire au Collège des fondateurs des propositions de restructuration et des mesures susceptibles de relancer les activités du parti », renseigne la Décision n°01/CF/MLC/2011 prise « après débats et délibérations ».
Le Collège des fondateurs a dit s’être conformé « aux dispositions des articles 26 des Statuts du MLC et aux articles 25, 29, 32, 87 du Règlement intérieur et 6 du Règlement intérieur particulier du Collège des fondateurs ».
Selon des sources concordantes, il s’est fondé sur trois raisons pour prendre sa décision. La première porte sur la «médiatisation », par des proches du SG, du « mémo que des députés MLC ont remis au secrétaire général pour un débat interne ».
La seconde est liée à la première. Au lieu de convoquer les organes du parti (Collège des fondateurs, Comité exécutif, Groupe parlementaire, notamment) pour ce débat interne, le secrétaire général aurait « pris publiquement fait et cause pour les auteurs du mémo » dans une interview à RFI.
Enfin, le Collège des fondateurs aurait noté que « cela fait deux mois que le secrétaire général ne vient plus à son bureau, à la permanence du MLC, » duquel il aurait « évacué ses effets personnels ». Par conséquent, « le Collège considère que la confiance est ébranlée ».
A la question de savoir si l’intéressé a été invité à la réunion du Collège des fondateurs du 18 avril 2011, la réponse est qu’il « n’est pas venu ». Lui a-t-on donné l’occasion de présenter ses moyens de défense ? « Il ne convoquait plus les réunions », a rétorqué la source au Potentiel.
« C’est le président Jean-Pierre Bemba qui a mandaté le secrétaire général adjoint Thomas Luhaka pour convoquer la réunion du Collège des fondateurs », a encore appris le quotidien.
Thomas Luhaka, l’un des compagnons de lutte du chairman du MLC, est considéré au sein du parti comme « l’homme des situations difficiles ». Après avoir été désigné pour remplacer Olivier Kamitatu, il est resté président de l’Assemblée nationale d’avril 2006 à janvier 2007, lors de la remise et reprise avec Vital Kamerhe.
François Muamba dénonce une « violation des textes du MLC »
« Cette réunion a été convoquée en violation des textes du MLC, parce que le secrétaire général adjoint, qui l’a convoquée, n’a pas qualité pour le faire, d’autant que le titulaire n’est pas absent de Kinshasa », a réagi lundi soir François Muamba, secrétaire général déchu dans la matinée par le Collège des fondateurs.
« Je ne suis pas seulement secrétaire général du MLC, je suis aussi président intérimaire du fait de l’empêchement du président Jean-Pierre Bemba pour des raisons que tout le monde connaît et que nous déplorons tous. J’ai appris que, pour motiver leur réunion et leur décision, ils se seraient référés à une lettre qui aurait été signée par Jean-Pierre Bemba. Ce que je mets en doute, parce que, là où il est, il n’est pas censé intervenir dans la gestion quotidienne du parti », a-t-il déclaré dans un entretien téléphonique au Potentiel.
Il a dit mettre « au défi quiconque prétendrait que cette lettre existerait réellement », estimant que « c’est une décision nulle et de nul effet ».
Catégorique, il a martelé : « Je ne tolérerai pas que les textes du parti soient violés. Je ne tolérerai pas non plus que les Statuts du parti soient violés. J’ai toujours fourni des efforts, en ma qualité de secrétaire général et de président intérimaire du MLC, pour maintenir le parti à flots et entretenir la flamme du MLC dans la population qui continue à croire au MLC et à en son président national. Je ferai en sorte que nous allions ensemble – aussi bien ceux qui m’aiment que ceux qui ne m’aiment pas – aux élections prochaines où le parti alignera des candidats à tous les niveaux des scrutins