Croyant à une panne, la RTCE a dépêché un de ses techniciens au centre d’émission de Binza (Banlieu ouest de Kinshasa). Ce dernier a été empêché d’accéder à ce site.
« Nous avons pris contact avec le centre d’émission de Binza. Là, ils nous ont dit qu’il s’agissait d’une panne. Mais, notre ingénieur y a été interdit d’accès. Je ne connais pas la nature de cette panne, si panne il y en a eu », a déclaré Lino Pungi.
Par ailleurs, il a indiqué que vendredi dernier, le ministre de la Communication et des médias avait sommé sa chaîne de télévision de cesser de diffuser la publicité commerciale sous peine d’être fermée.
« Nous avons retiré nos spots publicitaires samedi. Je crois que ce n’est pas tout à fait fondé. La RTCE fonctionne pour l’instant comme une SPRL et elle été agréée sous ce statut », a-t-il précisé sans être en mesure de dire si la correspondance de Lambert Mende était liée à la coupure du signal dela RTCE.
Joint mercredi, le ministre Mende a indiqué qu’une mesure administrative a été prise par son ministère pour couper le signal de ces trois chaînes de télévision. Il a aussi annoncé une rencontre avec les responsables de ces trois médias « pour régler le problème », sans fournir davantage de détails.
L’Association africaine de défense des droits de l’Homme, (Asadho) a tout de suite condamné la coupure des signaux de ces médias, estimant que cette décision viole les lois de la République démocratique du Congo.
La coupure des signaux de deux médias de l’opposition (CKTV et CCTV) et de la télévision catholique est intervenue à la veille de l’organisation annoncée d’une marche pacifique commémorant le vingtième anniversaire du massacre des chrétiens qui demandaient la réouverture de la Conférence nationale souveraine en 1992.
La marche du 16 février 2012 avait aussi pour but, selon ses organisateurs, de demander la démission du bureau de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) à cause des irrégularités observées lors du scrutin présidentiel et législatif du 28 novembre dernier.
Le gouverneur de Kinshasa, André Kimbuta a finalement interdit cette marcheindiquant en avoir été informée tardivement et que l’adresse physique des organisateurs n’a pas été mentionnée dans la notification qu’il a reçue.