« Non seulement que la guerre a repris, mais des obus ont été tirés à partir de la colline de Rubavu au Rwanda tuant ainsi sept de nos concitoyens et détruisant quelques immeubles des particuliers. Je condamne avec la dernière énergie ces tueries et surtout ces largages de bombes dans une ville à forte concentration. Ce cas constitue un crime contre l’humanité et un véritable casus belli », a-t-il affirmé dans un message adressé aux habitants de Goma.
Rappelant qu’il se trouvait avec eux « il y a moins d’une semaine à Goma » dans le cadre de ses vacances parlementaires, il a noté que « les combats ont repris depuis mercredi (21 août) entre nos vaillantes forces congolaises et l’armée rwandaise opérant sous une fallacieuse étiquette du M23 ».
« Je comprends parfaitement vos frustrations et la peine que ces peines récurrentes provoquent en vous. C’est ainsi que je me propose de revenir à Goma pour compatir avec vous dans ce malheur qui frappe encore une fois nos populations », a-t-il promis.
Situation sécuritaire « préoccupante, critique et dramatique » en août 2012
Il y a douze mois, les députés nationaux élus du Nord-Kivu déploraient le 19 juillet 2012 dans une Déclaration que « la situation sécuritaire actuelle au Nord-Kivu est préoccupante, critique et dramatique, surtout après la prise des localités de Jomba et Bunagana ainsi que des cités de Rutshuru, Kiwanja et Rumangabo par les rebelle du M23 et, depuis deux jours, la localité de Ndjingala ainsi que la cité de Walikalé par les groupe amé Raiha Mutomboki ».
Ils avaient constaté que « les rebelles du M23 ont profité de leur relève des militaires des FARDC pour occuper les localités précitées ; les rebelles du M23 bénéficient clairement de l’appui du Rwanda et probablement d’autres pays voisins qui n’ont exprimé aucune alerte à l’entrée du M23 à Bunagana ; les militaires des FARDC on manqué des renforts nécessaires à Bunagana avant que cette localité, important poste douanier à la frontière avec l’Ouganda, ne passe entre les mains du M23 ».
« Walikale et Ndjingala sont passées entre les mains de Raiha Mutomboki faute de moyens humains et logistiques nécessaires ; des défections dans les ranges des FARDC ont précédé cette dégradation de la situation sécuritaire », avaient-ils stigmatisé.
Ayant noté « une gestion insuffisante, financière et humaine des brigades sur terrain et particulièrement celle engagées dans les opérations militaires en cours à l’Est de la République démocratique du Congo », ils avaient exhorté le gouvernement à « prendre davantage des mesures préventives pour éviter pareilles situations à l’avenir » et à « veiller pour que les militaires de FARDC ne manquent pas de moyens logistiques et à manger ».
« Plusieurs groupes armés tant étrangers que locaux écument actuellement la province du Nord-Kivu et sèment la désolation dans la population ; tel est le cas des FDLR dans les territoires de Walikale, Masisi, Lubero et Rutshuru ; des ADF/NALU dans le territoire de Beni, des Maï-Maï de Kakule Sikuli alias La Fontaine dans les territoires de Lubero et Beni, du M23, des Maï-Maï APCLS de Janvier Karairi, des Maï-Maï NDC de Ntabo Ntaberi Sheka, des Maï-Maï FDC, des Maï-Maï Raiha Mutomboki », avaient-ils encore relevé.
Recommandations des députés nationaux du Nord-Kivu
Les députés nationaux élus du Nord-Kivu avaient fait des recommandations aux autorités de la RD Congo.
1. Au président de l’Assemblée nationale :
D’organiser d’urgence, dans les formes constitutionnelles les plus appropiées, une rencontre mixte Gouvernement – Parlement (Assemblée Nationale et Sénat) en vue de définir conjointement la position de la RDC sur le mandat, la composition, la taille et l’espace opérationnel de la Froce neutre décidée par la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs aux fins de consolider les synergies des Institutions de la République, nécessaires à la gestion de la crise de l’est de notre pays.
2. Au gouvernement :
- De procéder dans le plus bref délai au changement de toute la chaine de commandement de l’Armée, de la Police et de services de sécurité responsables de la débâcle actuelle ;
- De déposer plainte contre le Rwanda auprès du Conseil de la sécurité des Nations Unies et à la Cour Internationale de Justice de l’Haye afin qu’il cesse de servir de terrain de conception, de financement, de recrutement et de basé arrières de M23 et de tout autre mouvement de déstabilisation de la République Démocratique du Congo ;
- D’inviter instamment les pas limitrophes de la République Démocratique du Congo à ne pas servir de base arrières au M23 et à tout autre mouvement engagé dans les actions de déstabilisation de la République Démocratique du Congo ;
- De rejeter toute idée de négociation avec le M23 et les autres groupes armés responsables de la dégradation de la situation sécuritaire au Nord-Kivu en particulier et dans toute la partie Est en général ;
- De renforcer la surveillance aux posters de frontières ;
- De déployer les militaires aguerris, disciplinés et bien équipés et dont les conditions de vie et celles de leur familles sont assurées ;
-De mobiliser une assistance suffisantes en vivres et non vivres en faveur des nombreux déplacés au Nord Kivu et à l’Est du pays ;
- De prendre en charge comme il se doit les blessés de guerre et les membres de leur familles ;
- De se concerter avec les autorités et ONG locales ainsi qu’avec les organismes internationaux en vue de l’élaboration et de la mise ne œuvre d’un plan d’urgence de contingence humanitaire pour faire face à la catastrophe humanitaire actuelle ;
- D’assurer une grandes campagne diplomatique autour de la situation sécuritaire à l’est en mobilisant les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies, de l’Union Africaine et de l’Union Européenne.
3. Aux cours et tribunaux :
- De poursuivre et sanctionner les militaires présumés auteurs de trahison, d’affairisme et de détournements de la soldes des militaires et d’enrichissement illicite sur les dos de leur subalternes ;
- De poursuivre et sanctionner les acteurs politiques et autres leaders présumés auteurs de trahison et de complicité avec l’ennemi ;
4. A la population du Nord-Kivu :
- De rester vigilantes, unie et sereine, de continuer à soutenir les FARDC et de ne pas céder aux discours haineux et divisionnistes ;
- D’éviter tout actes de vandalisme, d’incivisme et de xénophobie ;
5. A la population congolaise en général :
- De rester solidaire de leur compatriotes du Nord – Kivu et de l’Est de la République Démocratique du Congo
De demeurer solidaire dans un élan patriotique sans stigmatiser aucun groupe racial ethnique et tribal.
6.Aux jeunes :
De ne pas se faire recruter ou manipuler par des acteurs politique en mal de positionnement.
7. A l’Assemblée nationale et au Sénat
De continuer a se mobiliser en s’appropriant la souffrance des populations de l’Est de la République Démocratique du Congo pour la recherche d’une solution durable et définitive à la crise par le contrôle de l’Exécutif et une diplomatie agissante ;
8. A la Monusco :
D’appliquer réellement le Chapitre VII de la Chartes des Nations Unie s’agissant de la protection des populations civiles.
Fait à Kinshasa, le 19 juillet 2012
Pour le Caucus des Députés nationaux du Nord- Kivu
Honorable Konde Vila-Kikanda
Doyen