Il explique comment il a eu à travailler pour une cour similaire en Afrique:
« J’étais autrefois le Procureur du tribunal spécial pour la Sierra Leone. C’était une cour mixte. Je suis américain et mon adjoint était de la Sierra Leone. Il y avait des juges internationaux et nationaux. Nous avons obtenu un acte d’accusation contre le président du pays voisin, Charles Taylor. Il était en fuite et établi en exil au Nigeria. La Nigeria a eu l’obligation d’envoyer Taylor à la cour de Sierra Leone. Nous étions dans une cour spécialisée et mixte avec des juges internationaux. Nous avons obtenu l’arrestation et le transfert de Charles Taylor ».
Le diplomate américain indique qu’après la guerre contre le M23 et les autres groupes armés qui ont commis des crimes dans l’Est de la RDC, la création d’une cour de justice est nécessaire pour assurer une justice indépendante et pour appuyer les efforts d’extradition des criminels réfugiés dans les pays voisins.
Il estime qu’il faut chercher les moyens pour mettre sur pied un système judiciaire efficace qui permette d’obtenir l’extradition et le jugement des présumés criminels.
Par ailleurs, Stephen Rapp estime que si ce tribunal est créé, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi ne devraient pas en faire partie.
L’Est de la RDC est déchiré par des conflits armés depuis de nombreuses années. Des milices et rébellions insécurisent les populations civiles. L’armée congolaise, appuyée par les forces de la mission de l’Onu en RDC, a réussi à défaire les rebelles du M23 au Nord-Kivu en novembre dernier. Leurs actions communes s’orientent depuis vers d’autres groupes armés nationaux et étrangers.
L’idée de la mise en place d’un tribunal spécialisé pour juger les criminels de guerre en RDC a été défendue en août dernier par cinquante-deux personnalités féminines qui ont signé une déclaration sur les viols comme arme de guerre et l’instauration d’un Tribunal pénal international pour la République démocratique du Congo.
Parmi les signataires de cette déclaration, il y avait notamment les ex-ministres françaises Rama Yade et Roselyne Bachelot ainsi qu’Ingrid Betancourt, femme politique franco-colombienne, détenue en otage pendant plusieurs années par les rebelles des FARC.
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