« Nous avons 54 194 signatures. Mais les signatures de l'intérieur [du pays] continuent d'affluer. Monsieur Malumalu doit prendre ses responsabilités. Le peuple n'en veut pas, nous qui demain seront des candidats, nous n'en voulons. Il doit tout simplement démissionner», a déclaré un des initiateurs de la pétition, le député Matin Fayulu.
L'opposant a expliqué avoir initié cette pétition pour avoir une commission électorale indépendante.
« Il faut une Ceni totalement indépendante. Monsieur Malumalu, nous ne l'avons pas voulu. Il n'a pas été envoyé par l'église catholique, sa composante. Premier acte qu'il pose: il demande que la constitution soit changée, parce qu'il demande que les députés provinciaux soient élus au suffrage indirect», a-t-il indiqué, faisant allusion à l'une des propositions formulées par le président de la Ceni dans sa feuille. L'abbé Malumalu propose notamment l'élection des députés provinciaux au suffrage indirect alors que la constitution prévoit qu'ils soient élus au suffrage universel.
Martin Fayulu a également reproché au président de la Ceni de ne pas s'intéresser à l'audit du fichier électoral alors que, selon lui, toutes les missions d'observations des élections du 28 novembre 2011 l'avaient exigé.
«Monsieur Malumalu présente sa feuille de route, il n'y a pas d'audit du fichier électoral. Il ne veut pas en faire», a-t-il déploré.
Les initiateurs de la pétition accusent également le président de la Ceni de recruter ses amis et ses membres de famille au sein de la commission électorale sans recourir à un appel à candidature.
« L'Assemblée nationale incompétente »
Après avoir reçu la pétition, le cabinet du président de l'Assemblée nationale indique que la chambre basse du Parlement n'a pas la compétence de sanctionner une institution comme la Ceni.
« Il va de soi que l'Assemblée nationale, conformément à cette même constitution, n'est pas compétente pour sanctionner une institution indépendante comme la Commission électorale nationale indépendante. Mais, le président de l'Assemblée nationale entend encourager toute initiative allant dans le sens de faire participer directement le peuple dans l'exercice de la démocratie », a déclaré Jean-Pierre Liyau, directeur de cabinet adjoint d'Aubin Minaku.
Mais il a reconnu que la constitution confère à des groupes de Congolais le droit d'exprimer leurs souhaits et leurs opinions notamment par le biais des pétitions populaires.
«C'est donc au nom de cette faculté constitutionnelle que le président de l'Assemblée nationale a tenu à réceptionner lui-même [cette pétition]», a poursuivi Jean-Pierre Liyau.