Les discussions se poursuivaient encore hier dimanche 20 janvier entre le comité des Sages et les délégués des groupes armés, sans que l'on sache si les hommes de Nkunda ont abandonné la demande d'amnistie en faveur de leur leader, ou encore si la Conférence a adhéré à cette demande dans un souci de mettre fin aux discussions dans ce sens.
Toutefois, la rédaction des propositions et des résolutions aura lieu ce lundi 21 janvier, et la cérémonie de clôture interviendra demain mardi 22. Selon les prévisions, c’est aujourd’hui que devrait se clôturer la conférence pour la paix et le développement des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu. Cette décision avait été prise lors de la dernière prolongation.
Va-t-on vers une autre prolongation ? Beaucoup d’observateurs étaient prêts à y croire. Mais, les conférenciers se sont décidés à des séances marathons pour vider les questions inscrites à l’ordre du jour des ateliers. En attendant, la question qui était sur toutes les lèvres à trouvé de solution. Les lampions vont effectivement s’éteindre le mardi à la conférence de Goma.
Jusque-là, personne ne se hasarde de dire si oui ou non cette dernière date est la meilleure. Difficile de prédire. Car, apprend-on de bonne source, les discussions se poursuivraient toujours encore dimanche tard dans la soirée. Elles se déroulent entre le comité de sages et les délégués des groupes armés.
Et pourtant, selon le calendrier initial, la plénière de mise en commun était prévue dimanche. Elle n’a pas eu lieu. Déjà dans les avant-midi de dimanche, il avait été annoncé son report et celui de la date de clôture. La nouvelle feuille de route annonce cette importante plénière de mise en commun aujourd’hui lundi dans les avants midi et la clôture demain. Le souhait des organisateurs était que cette plénière se tienne effectivement avant-midi afin que dans l’après-midi, on puisse lire les propositions et procéder à la cérémonie de clôture des travaux. Mais, il a été décidé cette petite prolongation de 24 heures.
On doute cependant, compte tenu des revendications des groupes armés, dont le mouvement de Nkundabatware, que l’on puisse respecter cette feuille de route. Quel est le vrai problème qui pourrait se poser dans les ateliers et sur quoi portent les discussions ? D’après Delion Kimbulungu, responsable de la cellule communication de la conférence, il est question d’harmoniser avec tout le monde, avant la signature de l’acte d’engagement à la fin des travaux par tous les acteurs impliqués dans le rétablissement de la paix au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.
Si on s’en tient à la proposition de Vital Kamerhe, les groupes armés doivent s’engager à cesser les combats, à rejoindre le processus de brassage sans conditions. On sait que le groupe de Nkundabatware, sans faire objection à cette proposition, a demandé que l’on trouve une solution sur le sort de son leader. Ce dernier exige le retrait du mandat d’arrêt qui le frappe, lui et certains de ses collaborateurs. Les nkundistes vont-ils abandonner cette revendication ou c’est la conférence, à travers le comité des sages qui va y adhérer ?
On pense que c’est la grande préoccupation maintenant. On pense également que c’est celle qui a été au menu de l’entretien à l’hôtel Karibu de Goma dimanche entre le président du comité des sages, Vital Kamhere et celui du bureau de la conférence, l’Abbé Malu-Malu. Ces deux ont de nouveau eu des échanges avec les délégués du Cndp de Nkundabatware.
Pour René Abandi, porte-parole du mouvement politico-militaire de Laurent Nkundabatware, seuls les résultats comptent dans ce genre de négociations. Qu’est-ce que les délégués du Cndp entendent par les résultats ? Si pour eux, les résultats c’est l’amnistie pour Nkundabatware et les siens, pour les autres, le résultat c’est le cessez-le- feu et l’engagement pour le brassage et cela sans conditions. On ne sera pas loin d’un langage des sourds.
Pendant que l’on s’occupe de mettre fin à la guerre et que les combats avaient repris la semaine dernière, les déplacés eux, surtout ceux de Buhamba, à 15 km de Goma, sont pressés de regagner leurs villages. Ils ont manifesté leur désir dans un mémorandum remis dimanche au ministre belge à la Coopération.
Charles Michel. Ce dernier avait visité ce camp dans le but de se rendre compte des conditions de vie de ces nombreuses familles venues de Masisi. A cette occasion, Ami Muhima, chef du camp de Buhamba, a appelé le gouvernement belge à s’investir davantage pour que les déplacés rentrent rapidement dans leur territoire. Il a dénoncé la sous -alimentation dont souffrent les déplacés.
Appelé à se prononcer sur les revendications des déplacés, le field assistance HCR/GOMA estime que la situation que dénoncent les déplacés est une question de standard de distribution des vivres par le Programme alimentaire mondial (Pam). Gaspard Sumaili est convaincu que la meilleure façon pour résoudre le problème de la nourriture pour les déplacés, c’est de faire en sorte qu’ils rentrent dans leurs milieux d’origine. Comment le peuvent-ils en toute sécurité lorsqu’on sait que de façon imprévisible, comme c’était le cas dernièrement, les combats peuvent reprendre ?
Le ministre belge à la Coopération a réaffirmé la volonté de son pays, la Belgique, de mobiliser beaucoup plus de moyens pour les actions humanitaires. C’est le message de l’homme d’Etat belge fait aux déplacés dimanche à l’issue de sa rencontre avec le chef de l’Etat, Joseph Kabila à Goma.
Le ministre belge, Charles Michel, a indiqué que le gouvernement belge encourage les initiatives de dialogue entre Congolais pour la consolidation de la paix dans le Kivu. En outre, a poursuivi l’homme d’Etat belge, son pays soutiendra les recommandations qui sortiront de cette conférence. On suppose que le ministre belge qui a quitté Goma pour Kigali au Rwanda fera entendre raison à Paul Kagame qui soutient Nkundabatware. Car, comme il a été démontré, la paix en Rdc passe par la sincérité des dirigeants des pays des Grands Lacs africains.
(Yes)
Jdg/L’Avenir