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C'est à 16 h 20' que le protocole d'Etat a fait entonner l'Hymne national avant d'adresser un bref mot de remerciement au Chef de l'Etat pour son attachement à la Paix. Il s'en est suivi des applaudissements nourris dans toutes les salles, en honneur à l'initiateur de la Conférence. Très flatté par cet élan révolutionnaire, le Chef de l'Etat a exprimé sa satisfaction par un sourire paternel. Au nom de toutes les confessions religieuses, Monseigneur Kaboy du diocèse de Kasongo a fait une prière qui sortait de l'ordinaire. Emballé par les phrases choisies de Monseigneur Kaboy, Vital Kamerhe, Azarias Ruberwa et tant d'autres personnalités ont observé quatre minutes de recueillement très significatif. Monseigneur Kaboy a terminé sa prière par cette phrase pleine de signification : «Bon voyage au pays qui s'appelle la Paix ».
Deuxième intervenant, Vital Kamerhe ne s'est pas empêché de révéler qu'il est aussi pasteur. Se servant d'un passage biblique, il s'est adressé au Chef de l'Etat en ces termes : « Heureux celui qui donne la Paix car le Royaume des cieux est à lui ». Avec son très poussé sens d'humour, il a avoué au Chef de l'Etat que son implication personnelle pour l'essor de la Paix n'est pas une peine perdue. Très applaudi par les conférenciers ainsi que par le Chef de l'Etat lui-même, Vital Kamerhe a invité tous ses frères à donner la chance à la paix en sachant pardonner. Son message a été capté cinq sur cinq. En témoigne le signe d'acquiescement des têtes de presque tous les conférenciers. C'était un moment très pathétique. Même le Chef de l'Etat a applaudi de ses deux mains cet acte de foi de Vital Kamerhe, l'homme qui a félicité toutes les parties pour leur compréhension sans laquelle la cérémonie de ce jour ne pouvait pas être possible. A 16 h 40', monsieur Kambasu, chef de la délégation du CNDP de Laurent Nkunda a été le premier à apposer sa signature sur l'Acte d'Engagement de Goma. C'était le moment le plus attendu par tous. Trois minutes après, tous les autres délégués des groupes armés se sont succédés à la table dressée pour la circonstance pour signer l'acte d'engagement. La satisfaction des conférenciers et des non conférenciers présents sur le site de la conférence a fait dire à un policier que la fin des hostilités n'est pas une chimère. Signe qui ne trompe pas, même les policiers ont tenu à vivre de leurs propres yeux cet événement historique. Tous ou presque tous ne se sont gênés de se placer aux endroits stratégiques pour suivre, seconde par seconde, l'émouvante cérémonie de signature de l'acte d'engagement et par les groupes armés et par le représentant du gouvernement ainsi que d'autres personnalités. L'abbé Président MaluMalu, Vital Kamerhe et d'autres personnes qui ont eu à jouer un grand rôle pour l'heureux aboutissement de ces travaux de Goma, ont raison de se féliciter de leur prouesse. L'Acte est signé, il faut maintenant l'appliquer et maintenant. Surtout que l'acte ainsi signé consacre la cessation immédiate des hostilités sur le terrain.
Par Raphaël Kiwongi Matondo