L'Assemblée nationale demande au gouvernement de clarifier les contrats signés avec les entreprises chinoises. Il s'agit en particulier d'indiquer la valeur et la qualité des ouvrages qui seront construits. Le gouvernement est aussi appelé à bien évaluer les gisements qui doivent être cédés par la Gécamines aux Chinois. Le Président de l'assemblée nationale annonce les dix recommandations adoptées mardi en l'absence des députés de l'opposition, constate radiookapi.net
Vital Kamerhe estime qu'il faut un calendrier précis des travaux à exécuter : « Qu'est ce qui va être fait ? Quand ? Pour se terminer à quelle date ? La route qui partira de Boto, c'est à quelle date qu'elle va arriver à Kalemie, puis à Uvira, ensuite à Kisangani ? Nous voulons savoir tout cela, en tant qu'élus du peuple, pour suivre. Et nous disons : on ne peut pas dire qu' en cas de conflit entre le Congo et les entreprises chinoises, on va appliquer la loi de la Chine. Ça, c'est une aberration sur le plan juridique. Rendez-vous dans 6 mois pour savoir si toutes les parties ont respecté les engagements. Ça ne sera pas trop tard. Ce contrat a une durée de vie de 25 ans. Et si, en une année, nous nous rendons compte que nous avons démarré du mauvais pied, et que nous pouvons rectifier le tir, ce n'est pas trop tard. Le coût des routes, nous savons qu'en moyenne, le kilomètre, c'est un million de dollar. Ça peut être le double ou légèrement plus. C'est tolérable. On ne peut pas accepter que nous allions à 10 fois plus. La qualité des routes, nous ne voulons pas qu'on nous construise des routes qui vont être emportées par les premières pluies. »
Les ministres de l'énergie et du portefeuille sont attendus ce mercredi à l'Assemblée nationale. Les députés veulent voir aussi clair sur les accords entre la SNEL et la Société sud africaine Mag Energy. Ce contrat signé il y a deux ans concerne le financement et la réhabilitation d'une partie de Inga 2. Les deux partenaires se font une guerre de communiqués de presse.
Entre-temps, les contrats Chine-RDC continuent à diviser les députés
Après les réponses du ministre des Travaux publics et infrastructure, Pierre Lumbi, aux questions soulevées par les députés sur le contrat sino-congolais, l'Assemblée a pris acte de l'information apportée par le gouvernement. Mais les députés de l'opposition récusent cet accord-cadre qui, selon eux, brade les ressources naturelles de la RDC. Pour l'AMP, l'essentiel reste la réalisation des 5 chantiers de la République, rapporte radiookapi.net
Pour Roger Lumbala, député de l'opposition, demander 97 milliards USD de caution pour 9 milliards USD à investir n'est pas normal : « Les chinois ont posé comme condition qu'ils doivent bénéficier d'un loi de finance. Voila pourquoi nous utilisons l'article 240 pour réclamer que nous puissions avoir le total contrôle sur l'accord. Pourquoi disons-nous cela ? Dans la convention même, vous trouverez que les commissionnaires chinois qui sont à la recherche des entreprises chinoises, pour venir financer les travaux de infrastructures en RDC, prétendent amener 9 milliards USD. Mais ils demandent une caution de 87 milliards USD. Est-ce que c'est normal. »
Pour le député Aubin Minaku de l'AMP, le contrat sino-congolais doit être concrétisé, quitte au gouvernement d'en corriger certaines lacunes au moment de l'évaluation : « S'il s'agissait d'un accord international, ou d'un traité international, sur pied de l'article 214 de la constitution, la convention internationale devait passer par l'Assemblée pour obtenir son approbation. Il n'est pas question d'un accord international. Le fond du problème c'est qu'il est hautement politique. Le président de la République avait fait une promesse en rapport avec les 5 chantiers. Il a donné l'impulsion pour que l'on recherche les moyens afin de réaliser les 5 chantiers. Je comprends l'attitude de certains opposants qui se soulèvent contre cet accord. »