Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Congo a exprimé ses inquiétudes, mercredi, face à la lenteur du processus de paix dans les deux Kivu, au cours de la conférence hebdomadaire de la Monuc à Kinshasa.
Pour Alan Doss, aussi longtemps que le programme amani ne va pas se matérialiser, la situation des plusieurs familles déplacées restera fragile et les empêchera de retourner dans leurs foyers. « Il est impératif que la commission technique se mette sur la paix et la sécurité et que ses organes subsidiaires commencent enfin de discuter des questions de fond. Je veux parler ici de désengagement, du brassage, du retour des populations chez elles et de nombreuses autres questions importantes que ces organes sont appelés à traiter. Il est indispensable que toutes les parties concernées restent une fois pour toutes assises autour de la table et que les uns et les autres cessent de paralyser le processus d'une manière récurrente en suspendant leur participation aux travaux de la commission sous divers prétextes. », a déclaré le chef de la Monuc.
En rapport avec les manifestations contre les casques bleus mardi à Mutabo, Kiwanja et Rutshuru au Nord Kivu, Alan Doss a affirmé que les forces de la Monuc n'ont pas tiré sur les manifestants. Au contraire, des coups de feu ont été dirigés contre elles. Le chef de la Monuc déplore le fait que les autorités locales civiles et militaires n'ont pas agi de manière à calmer les tensions mais elles ont plutôt aggravé la situation.
Pour rappel, le 23 janvier de cette année, à Goma, au Nord Kivu, le gouvernement congolais et tous les groupes armés congolais des provinces du Nord et Sud Kivu ont signé un cessez-le-feu. Ils se sont dit prêts à désengager puis à désarmer leurs troupes sur le terrain, dans le cadre d'un programme appelé "Amani?. « Paix », en Swahili. Un programme de stabilisation et de développement a été mis sur pied avec l'aide de la facilitation internationale.
Six mois après, plusieurs accrochages ont été signalés entre les parties signataires de ces engagements de Goma. Le dernier cas de violation des engagements en faveur de la paix enregistré, est celui du 18 Juin, dans la localité de Mutabo au Nord Kivu, entre les troupes gouvernementales et les éléments de Laurent Nkunda.
Le dimanche 9 mars, les représentants des groupes armés signataires de l'acte d'engagement de Goma, ont adopté le chronogramme des activités du Programme « Amani ».
Depuis, les questions relatives au calendrier de désengagement des troupes, du brassage et du retour des déplacés n'ont pas été abordées. D'où l'inquiétude d'Alan Doss.