S’exprimant à son tour sur les manifestations de Rutshuru, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC a déclaré que la Monuc suit de très près la situation qui prévaut à l’Est, conformément au devoir qui est le sien. Devoir contenu dans le mandat qu’elle détient du Conseil de sécurité ainsi que dans les Actes d’engagement de Goma.
Alan Doss: « Le rôle de la Monuc est défini par le Conseil de sécurité dans les résolutions qui ont établi la Monuc et qui ont été renouvelées. Nous suivons ce mandat qui nous a été confié par le Conseil de sécurité, mais aussi, ce qui nous a été confié par les actes d’engagement de Goma », a souligné Alan Doss. « Je pense que c’est très important de rappeler ce qui était dit et fait par ces actes d’engagement. On nous demande par exemple, qu’on crée des zones tampons, qu’on surveille la situation sur le terrain surtout pour ce qui concerne le placement du processus armé », a précisé le Représentant du Secrétaire général de l’ONU en RDC.
«Donc, pour nous Monuc, on suit de près la situation, évidemment, on déplore la violence, surtout contre les casques bleus qui sont là pour aider le pays, qui ont beaucoup fait, à mon sens, pour ramener le pays dans la paix », a fait savoir Alan Doss, rappelant le Congo a passé une période extrêmement difficile depuis trois, quatre cinq ans. « Je pense, le rôle des Nations Unies, de la Monuc, en particulier, est un rôle très positif », a-t-il insisté, tout en reconnaissant qu’il y a des incidents et des difficultés. « Mais je pense, avec la bonne foi et les efforts de tout le monde, on peut surmonter ces difficultés, en réduisant les violences. C’est surtout le peuple qui en souffre. Et je comprends les frustrations à Rutshuru, mais la violence n’est pas la solution, à mon sens », a poursuivi le chef de la Monuc.
Concernant l’allégation de complaisance dont le gouvernement congolais accuse la communauté internationale vis-à-vis du CNDP, Alan Doss a déclaré qu’il ne peut pas parler au nom de la communauté internationale. « Je peux parler au nom des Nations Unies. Ce que je dis toujours, c’est que nous avons un accord de paix, nous devons tous respecter cet accord de paix, surtout bien sûr les groupes armés, que ce soit le CNDP, Pareco, Maï-Maï, tous ceux qui sont impliqués dans la violence, parce que, si on n’arrive pas à éliminer ces violences, c’est la population qui en souffre. Il y a un million dans des camps de déplacés. Nous voulons qu’ils rentrent chez eux le plus rapidement possible, et pour ce faire, il faut passer à la réalisation de ce qui a été décidé et librement consenti dans les actes d’engagement », a-t-il expliqué.
Intervenant sur radiookapi.net ce jeudi, le ministre de la Défense a exprimé quelques inquiétudes par rapport à la situation qui prévaut au Nord-Kivu. Tshikez Diemu s’est notamment interrogé sur le rôle et le mandat de la Monuc en RDC. Il a aussi parlé de la complaisance de la communauté internationale vis-à-vis de Laurent Nkunda.
Après trois jours de manifestations et de barricades des routes, le calme est revenu à Rutshuru-centre où les populations vaquent à leurs occupations.
Durant ces jours, la tension était montée d'un cran. Tous les jours, les manifestants scandaient des chansons pour le retour au calme dans le Rutshuru, en demandant aux casques bleus de la Monuc de contraindre les éléments du CNDP de cesser de troubler la sécurité dans ce territoire.
Pour sa part le Gouverneur du Nord-Kivu, préoccupé par la situation dans le Rutsuru, a appelé la population et tout le monde au calme.
Pour Julien Paluku, le soutien de la communauté internationale dans la résolution de la crise actuelle que traverse l’Est de la RDC est indéniable.