Au cours de plénière d’hier mardi 21 octobre, la chambre basse du Parlement congolais exige au gouvernement congolais de venir lui fournir les explications sur le retard connu pour le démarrage effectif des travaux sur les cinq chantiers de la République démocratique du Congo.
Selon le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, Il doit y avoir un problème. Car, depuis que le Chef de l’Etat a procédé au lancement des travaux sur le terrain, il n’y a plus de poursuite des travaux. Il a fait cette observation à la suite de la motion incidentielle, faite par l’honorable Clément Kanku sur la présence des expatriés chinois dans certains secteurs d’activités économiques réservés exclusivement aux nationaux congolais. " Même si nous saluons la volonté du gouvernement à matérialiser les cinq chantiers du Chef de l’Etat à travers les différentes conventions, ce qui est le souhait le plus noble de tout congolais patriote, mais cela n’empêche que nous émettions quelques réserves sur les conséquences découlant de cette forme de collaboration ", a-t-il souligné dans sa motion. Pour cet élu national, si cette convention avec les partenaires chinois connaît aujourd’hui une déviation dans sa mission, c’est parce que les gardes fous n’ont pas été bien ficelés et qu’il a l’impression que tout se fait en dehors de la réglementation.
Pendant qu’on attend les partenaires chinois dans les différents chantiers déjà lancés par le Chef de l’Etat à travers le pays, les congolais sont inquiets de constater la présence des chinois dans le petit commerce. Ils pratiquent, précise l’honorable, une concurrence déloyale, tout étant à la fois importateur, grossiste, semi-grossiste et détaillant sans que le gouvernement ne s’en émeuve. Conséquence de cette situation, les congolais et congolaises qui ont du mal à nouer les deux bouts du mois en se débrouillant dans le petit commerce se voient aujourd’hui asphyxier par cette incursion. C’est ici l’occasion de se poser la question sur l’encadrement des différentes conventions et des mesures prises par le gouvernement pour éviter tout dérapage, du genre fraudes douanières au nom des cinq chantiers ", a-t-il souligné.
Destruction de l’Utexafrica
Poursuivant sa motion, le député a fait état de la disparition des usines textiles congolaises au profit des textiles chinois. Il a cité le cas de l’Utexafrica. " Celle-ci a été avalée à la suite d’un contrat signé avec une firme chinoise. La conséquence, dit-il, c’est la disparition complète de ce fleuron national du textile parce que les nouveaux propriétaires se sont reconvertis dans l’immobilier au grand dam des congolais qui ont assisté impuissamment à cette liquidation qui envoya au chômage des centaines d’employés qui pour la plupart ont passé leur vie dans cette entreprise ", indique-t-il dans sa motion. Il est de même dans le domaine médical, éclaire-il, les congolais assistent à une nouvelle percée des produits chinois vendus dans la rue et dans les officines échappant à tout contrôle, exposant ainsi la population congolaise. Au regard de cette situation, l’honorable Kanku demande au futur gouvernement de s’engager dans une véritable promotion des initiatives locales, de définir clairement les secteurs d’activités économiques réservés aux nationaux et ceux mis en compétition avec les étrangers.