Le programme, qui a comme axes principaux la refondation de l’Etat, la paix et la sécurité, la mise en œuvre des cinq chantiers de la République, la gestion économique et financière et l’amélioration des conditions sociales des populations, accorde une priorité à la fin de la guerre dans l’Est du pays.
Une série d’actions est envisagée dans ce contexte notamment l’élaboration des lois et textes réglementaires sur la décentralisation, la réforme de l’armée, le déploiement du casernement militaire, l’élaboration d’un cadre organique régissant le Conseil supérieur de la magistrature, la mise en place des magistrats et des cours et tribunaux. Il s’agit également de la révision à la hausse des salaires des fonctionnaires et la reprise du paiement des bourses aux étudiants finalistes.
Six fronts pour mettre fin à la guerre
L’action du gouvernement pour mettre fin à la guerre dans l’Est du pays va se déployer sur six fronts, à savoir le front militaire, le front politique et diplomatique, le front humanitaire, le front populaire, le front économique et le front médiatique. Le gouvernement entend communiquer à l’Assemblée nationale, des stratégies prévues à cet effet, notamment la restructuration des chancelleries du pays à l’étranger en tenant compte des éléments géo-stratégiques, a annoncé le Premier ministre Adolphe Muzito, dans son discours de présentation du programme.
Le gouvernement entend également améliorer dans ce contexte, ses rapports avec cinq de ses voisins, reformer la politique salariale, s’occuper du personnel de carrière de l’Etat, prendre langue avec le Parlement, les étudiants et les syndicats en matière de salaires. En ce qui concerne la situation économique, le gouvernement tient compte de la crise internationale dans l’élaboration de son budget. Les importations du ciment gris seront libéralisées pour faire face à la crise de ce produit à Kinshasa, tandis que des mesures seront prises pour relancer les activités de la CILU (Cimenterie de Lukala) et pour la cession des parts de l’Etat à la CINAT (Cimenterie nationale).
La structure du gouvernement est conforme
Le Premier ministre a fait savoir, en réponse à une préoccupation des députés, que la structure du gouvernement, notamment la création des postes de vice-Premier ministre est conforme à la Constitution. Des précisions sur les attributions des vice-Premiers ministres seront fournies après la signature de l’ordonnance fixant le fonctionnement du gouvernement, a-t-il affirmé. Dans la foulée, M. Muzito a indiqué que le montant de 1,3 milliard relevé dans un rapport du gouvernement précédent ne constitue pas un détournement, mais plutôt une somme non recouvrée. Le gouvernement va continuer à travailler avec les partenaires traditionnels du pays, a assuré le Premier ministre, ajoutant que les recommandations et suggestions de la représentation nationale seront prises en compte par le gouvernement. D’autres détails sur le plan économique seront fournis lors de la défense du budget 2009, a dit M. Muzito.
Des préoccupations légitimes
Les députés ont exprimé des préoccupations sur la manière dont le gouvernement entend exécuter son programme qualifié de pluriannuel. Ces préoccupations concernent les négociations que le gouvernement entend mener dans le cadre du prochain sommet de Nairobi. A ce sujet, Me Matadi Nenga, député du RCD, a prévenu que ces négociations ne seront pas l’occasion de céder une partie du territoire national.
Le député Nsinga Udju (opposition) s’est appesanti sur le volet justice, appelant le Premier ministre à bien suivre la réforme annoncée. Kiakwama kia Kiziki (opposition) a exhorté le Premier ministre à prendre son courage pour présenter, comme fait dans le programme, les salaires de toutes les autorités du pays et des agents et cadres de la Fonction publique. Il a été soutenu par le député Pay-Pay qui, pour sa part, a fustigé la publication dans le programme du Premier ministre des émoluments des députés.
« C’est une façon de nous exposer à la vindicte populaire », a-t-il affirmé. Le Pr Vunduawe a relevé quelques incohérences d’ordre politique et technique, invitant le Premier ministre à exercer réellement ses prérogatives. Il a fait la démarcation entre le rôle du Président et celui du Premier ministre. Le Pr. KIn-Kiey Mulumba a insisté sur l’utilisation des médias, mettant l’accent sur la réhabilitation de l’Agence Congolaise de Presse (ACP) en vue d’une information fiable. « Le pays ne doit pas continuer à s’informer auprès des médias étrangers dont les informations ne sont toujours pas des vérités ».
Les sages conseils du président de l’Assemblée nationale
A la fin de la cérémonie d’investiture marquée par la remise au Premier ministre de la motion d’investiture signée par le président de l’Assemblée nationale, celui-ci a vivement congratulé les 54 membres du gouvernement. Vital Kamerhe les a invités à se mettre immédiatement au travail. « Vous pouvez vous mettre déjà au travail.
Vous savez dans quelles conditions l’investiture a eu lieu. Il ne faut pas perdre le temps parce que nos frères souffrent à l’Est », a notamment recommandé le président de l’Assemblée nationale, demandant au gouvernement de tout mettre en œuvre pour que le budget soit déposé à temps. Le président Kamerhe s’est félicité des interventions faites durant 11 heures du débat. Cela témoigne du souci de chaque élu du peuple de voir le gouvernement résoudre les problèmes récurrents du pays.