«C’est pour des raisons de commodité qu’il est apparu peu favorable au chef de l’Etat de déplacer 500 députés et 108 sénateurs en les invitant au Palais de la Nation ou à la Cité de l’OUA», indique le président de l’Assemblée nationale.
Vital Kamerhe dans son ancien bureau
Au centre d’une polémique, bien malgré lui, Vital Kamerhe a fixé hier l’opinion sur les bruits autour de l’installation du Chef de l’Etat au Palais du peuple. Non, le n°1 de l’Assemblée Nationale n’a pas été défenestré de son bureau par le Président de la république. C’est plutôt Vital Kamerhe qui a cédé son office au Chef de l’Etat pour que ce dernier puisse faire ses consultations avec un maximum de confort et de sécurité.
Non, le Raïs n’entend pas violer le sanctuaire du Parlement. C’est pour éviter aux députés et sénateurs d’éventuels désagréments liés au protocole ou aux mesures de sécurité au Palais de la nation ou à la Cité de l’Union africaine que le chef de l’Etat a jugé pratique de prendre, momentanément, ses quartiers au Palais du peuple.
Non, Vital Kamerhe n’est pas en froid avec Joseph Kabila. Seulement, O tempora, o mores, a tenu à préciser opportunément le patron de l’Assemblée Nationale. En clair, Vital Kamerhe s’est mis dans l’ère post-électorale. A ses yeux, la meilleure manière de soutenir le président Kabila, dans le contexe actuel, est de l’aider à réaliser les promesses que ‘’nous avons faites à la population’’. Les petites querelles et les flatteries dans lesquelles investissent certains membres de la Majorité n’aident pas le Président, tranche ce poids lourd de la famille kabiliste. Et Vital d’ajouter qu’en sa qualité de président de l’Assemblée Nationale, il n’est pas le prolongement de l’Exécutif. ‘’Ne me demandez pas d’aller travailler au Palais du nation. Si j’étais membre du Gouvernement, je serais souvent à côté du Président de la République’’.
‘’Au demeurant, je suis président de l’Assemblée Nationale parce que le chef de l’Etat, en sa qualité de chef de notre famille politique m’avait présenté’’. On l’aura compris, face à ses détracteurs, Vital Kamerhe prend de la hauteur et s’en tient à l’essentiel. José NAWEJ
COMMUNICATION DE L’HONORABLE PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE A LA PRESSE
Mesdames et Messieurs de la Presse,
Depuis quelques jours, l’opinion s’alimente des rumeurs et commentaires en sens divers autour de ce qui passe pour le déménagement de mon Bureau de travail habituel, déménagement qui m’aurait-été imposé par le Président de la République.
A ce sujet, puisque je suis au centre de cette polémique, je tiens à apporter les précisions ci-après:
En effet, vous vous souviendrez qu’à la faveur des consultations pour la nomination du Premier Ministre, après la démission du Patriarche Antoine Gizenga, le Président de la République était venu au Palais du peuple s’entretenir avec le Président du Sénat et moi-même. A cette occasion, il avait exprimé le désir de poursuivre les mêmes consultations avec les Honorables Députés et Sénateurs dans la ligne droite de la mobilisation générale qu’il avait décrétée dans son dernier message à la Nation.
Cependant, pour des raisons de commodité, il lui est apparu peu convenable de déplacer 500 Députés. et 108 Sénateurs en les invitant au Palais de la Nation ou à la Cité de l’OUA, ses lieux de travail habituels.
Aussi, a-t-il décidé de le faire dans le Salon VIP situé dans le hall d’entrée du Palais du Peuple où les invités de marque du Parlement transitent généralement avant de répondre à l’invitation de la plénière de l’une au l’autre Chambre du Parlement, ou à l’occasion de l’ouverture officielles des sessions du Parlement.
Toutefois, compte tenu de la position géographique de ce local, à l’entrée principale de l’Hémicycle, accessible aussi bien aux parlementaires qu’aux fonctionnaires et visiteurs extérieurs, il ne nous a pas paru indiqué et sécurisant pour des consultations d’aussi haut niveau qui devraient, du reste, prendre un certain nombre des jours.
C’est pourquoi, après avoir visité tous les bureaux accompagné de l’Intendant du Président de la République et nous étant aperçu qu’aucun d’eux ne répondait aux exigences sécuritaires et autres de la plus haute Autorité de la République, j’ai proposé qu’au lieu que le Chef de l’Etat travaille dans le Salon sus-indiqué, il organise lesdites consultations dans mon bureau. Naturellement, celui-ci devait être réaménagé en conséquence.
Il n’a donc jamais été question que le Président de la République vienne s’établir au Palais du Peuple.
Mesdames et Messieurs de la Presse,
Je profite de cette occasion pour apporter un démenti formel aux allégations mensongères diffusées sur Internet et relayées par certains organes de presse de la place sans aucun souci de la vérité, allégations selon lesquelles je serais propriétaire d’une villa au Maroc dont la photographie a même été affichée.
J’aime bien la Ville de Rabat, c’est une belle ville. Et si quelqu’un de généreux voudrait m’y offrir une villa, je ne m’y opposerai pas. Mais pour l’instant, sachez que je n’en ai pas. Au delà de la blague, je tiens à stigmatiser ce vilain jeu en dessous de la ceinture de ceux qui, faute d’arguments, cherchent désespérément des subterfuges pour ternir mon image et entamer mon honneur ainsi que ma dignité.
Je leur demande d’y mettre fin, car cela n’élève pas le débat démocratique.
Pour terminer sur une note d’espoir, je voudrais me réjouir des entretiens fructueux que j’ai eus ce jour dans mon Cabinet de travail, d’abord avec le Ministre Britannique de la Coopération Régionale, accompagné de l’Ambassadeur de la Grande Bretagne en RDC et ensuite avec l’Honorable Michel TERROT, Député français, en présence de Monsieur l’Ambassadeur de la France en RDC.
Tous ces entretiens ont tourné autour de la guerre à l’Est de la RDC et les moyens d’y mettre fin. L’occasion nous a été donnée de scruter avec nos interlocuteurs le plan de s’ortie de crise proposé par l’Assemblée Nationale, plan qui privilégie les voies politique et diplomatique, mais avec le déploiement d’une force de dissuasion.
Je me réjouis encore de la position de la Grande Bretagne et de la France m’exprimée à cette occasion, consistant à soutenir une résolution des
Nations-Unies sur le renforcement de la MONUC en hommes et en terme de mandat. J’espère que cette nouvelle résolution permettra de mettre réellement fin à la guerre à l’Est et d’assurer une bonne prise en charge de nos populations sinistrées, sur le plan humanitaire.
Mesdames et Messieurs de la Presse, je vous remercie.
Fait à Kinshasa,
le 18 novembre 2008.
Vital KAMERHE