Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé jeudi d'autoriser l'envoi de 3.000 troupes supplémentaires pour renforcer la force de la Mission de l'Organisation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) qui tente de rétablir la paix dans la province du Nord-Kivu.
Dans sa résolution, le Conseil autorise l'augmentation temporaire des effectifs du personnel militaire et des unités de police de 2 785 et de 300 éléments respectivement. Il autorise le déploiement immédiat de « ces ressources supplémentaires jusqu'au 31 décembre 2008 et entend reconduire cette autorisation à l'occasion de la prorogation du mandat de la MONUC, soulignant que la durée du séjour des forces supplémentaires dépendra des conditions de sécurité dans les Kivus ».
La force de la MONUC compte actuellement 17.000 hommes, ce qui en fait l'une des plus importantes missions de la paix de l'ONU actuellement.
Les 15 membres du Conseil soulignent que cette augmentation temporaire des effectifs vise à permettre à la MONUC de renforcer sa capacité de protéger les civils, de reconfigurer sa structure et ses forces et de les déployer au mieux. Selon eux, il importe que la MONUC s'acquitte intégralement de son mandat, y compris au moyen de règles d'engagement robustes.
Le Conseil exige par ailleurs de toutes les parties au conflit « qu'elles respectent immédiatement un cessez-le-feu » et les prie de coopérer avec l'envoyé spécial du Secrétaire général de l'ONU, l'ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, pour trouver une solution politique urgente à la crise.
Les 15 membres du Conseil se disent extrêmement préoccupés par « la détérioration de la situation humanitaire et en particulier les attaques ciblées contre la population civile, les violences sexuelles, le recrutement d'enfants soldats et les exécutions sommaires ».
Ils demandent à toutes les parties de donner un accès immédiat à tous les agents humanitaires.
Selon la MONUC, la situation sécuritaire était calme dans l'ensemble dans le Nord-Kivu jeudi. La Mission a confirmé mercredi que les rebelles du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) dirigé par Laurent Nkunda ont amorcé un retrait militaire. Malgré ce retour au calme, des casques bleus ont été visés par des tirs dans le territoire de Rutshuru de la part de groupes armés Maï Maï.