Les présidents de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, et du Sénat, Léon Kengo Wa Dondo, sont depuis hier mardi au Rwanda pour discuter du conflit dans l’Est de la RDC. D’après Lydie Omanga, porte-parole du président de l’Assemblée nationale, cette visite s’inscrit dans le «cadre de la diplomatie parlementaire». «Ils vont participer à la mise en place du Forum des Parlements des pays membres de la Conférence internationale sur la région des Grands lacs», a-t-elle ajouté.Cependant, a précisé une autre source, sous couvert de l’anonymat, les parlementaires vont à Kigali «pour parler avec les autorités rwandaises des possibilités de ramener la paix dans la région».
Pour rappel, les présidents de ces deux chambres ont conféré le lundi dernier avec le Chef de l’Etat, Joseph Kabila, sur le contenu de sa rencontre vendredi avec l’envoyé spécial des Nations unies en RDC, l’ancien président nigérian Olusegun Obasanjo, qui tente de trouver une issue négociée au conflit. Même si le contenu exact d’autres sujets évoqués au cours de ces entretiens, n’a pas été livré à la presse, on croit savoir qu’à ce niveau là, il y a eu harmonisation des termes de référence de ce voyage. Par ailleurs, on estime que le message que la délégation congolaise va transmettre aux autorités rwandaises engagera l’ensemble des institutions du pays. Même si la teneur de ce message n’est pas exactement connue, l’opinion tant nationale qu’internationale sait que Kinshasa accuse Kigali de soutenir la rébellion, ce que le Rwanda dément. De son côté, Kigali exige depuis des années le désarmement de milices hutu rwandaises, dont certains membres sont des auteurs du génocide anti-tutsi de 1994 au Rwanda réfugiés dans l’est de la RDC. Cette question a, par ailleurs, été au centre de la rencontre organisée récemment dans la capitale kenyane entre le chef d’Etat congolais et son homologue rwandais, afin de relancer le processus de Nairobi qui exigeait à chaque partie de cesser son soutien aux forces déstabilisatrices des institutions des pays voisins. Quant à son volet international, la communauté internationale s’engageait à Nairobi de fournir un «task force» pour aider à traquer des groupes armés et installer une sorte d’observatoire avec des consultas des principaux pays membres du Conseil de sécurité de l’Onu.