Le Premier ministre, Adolphe Muzito, a présenté mardi à l’Assemblée Nationale, au cours d’une plénière dirigée par le président Vital Kamerhe, le budget de l’Etat pour l’exercice 2009, estimé à 2.881,8 milliards de FC, soit 4,9 milliards USD. Par rapport au budget 2008, évalué à 1.781,4 milliards de FC (3,56 milliards USD), l’actuel budget dégage un taux d’accroissement en FC de 61,8 %.Dans son exposé, le Premier ministre a relevé les indicateurs macro-économiques qui sous-tendent la projection de 2009, à savoir, le taux de croissance de 9 %, le déflateur du PIB à 8,9 %, le taux moyen d’inflation à 15 %, le taux de change moyen et le PIB nominal (en milliards de FC) à 7.941.Dans sa configuration, le budget 2009 comprend les recettes propres évaluées à 1.600,9 milliards de FC (2,76 milliards USD) qui connaissent une progression de 32,1 % par rapport aux recettes de l’exercice 2008.
Ces recettes propres proviennent des douanes et accises (595,5 milliards de FC), les impôts (550,5 milliards de FC), recettes administratives, judiciaires, domaniales et de participations (289 milliards de FC) et recettes des pétroliers producteurs (165,9 milliards de FC).
Les recettes propres comprennent également des recettes extérieures de l’ordre de 987,8 milliards de FC contre 462,4 milliards en 2008 et les recettes des provinces estimées à 293 milliards de FC (905,3 millions USD). En ce qui concerne les dépenses, elles se chiffrent à 2.881,8 milliards de FC (4,9 milliards USD).
Par rapport à l’exercice 2008, ces dépenses ont enregistré un accroissement de 61,8 %.Les dépenses sont reparties en dépenses du pouvoir central qui absorbent 2.588,8 milliards de FC et dépenses des provinces évaluées à 293 milliards de FC. Les dépenses du personnel connaissent un taux d’accroissement de 23,3 %, soit 594,3 milliards de FC, contre 481,9 milliards en 2008. Le gouvernement entend réaliser avec ce budget l’informatisation des rémunérations des militaires et des policiers, le recrutement de 20.000 militaires après la mise à la retraite d’un nombre équivalent.
Le Premier ministre a affirmé, dans son exposé, que la loi financière sous examen tient compte de la restauration de la paix et la sécurité dans l’Est du pays, la réalisation des cinq chantiers, la poursuite des réformes engagées et l’exécution satisfaisante du programme économique.
Budget irréaliste, selon l’opposition
Les députés de l’opposition ont rejetté ce budget, le qualifiant d’irréaliste. Ils ont en outre, fustigé le retard dans le dépôt du budget. Pour le président du groupe parlementaire du MLC (Mouvement pour la libération du Congo), François Mwamba, qui a porté ses critiques sur l’état d’exécution et les hypothèses de réalisation, « ce budget ne reprend pas le programme d’investiture du Premier ministre et de son gouvernement ».
Pour son collègue Kiakwama des Chrétiens démocrates (CD), « ce budget n’a aucun réalisme des agrégats macro-économiques fixés en ce moment de la récession économique ».
La majorité félicite les efforts du Premier ministre
Les députés de la majorité ont pour leur part, félicité le Premier ministre pour ses efforts et pour la présentation de ce budget. Ils ont, cependant formulé une série d’observations visant à améliorer ce texte.
Théophile Mbemba (PPRD), a relevé plusieurs insuffisances et insisté sur les méthodes d’accroissement des recettes, notamment la lutte contre la corruption.Il évoqué la maximisation des recettes et la situation des fonctionnaires et agents de l’Etat.
A ce propos, il a recommandé que les augmentations prévues pour les institutions soient revues à la baisse de façon à augmenter les rémunérations des militaires et policiers.Le député Mbemba a proposé a proposé qu’un minimum soit payé au dernier soldat, proposition acceptée par la plénière.
Dans l’ensemble, les députés ont approuvé le budget présenté qui devra, néanmoins, être enrichi par la commission. Le débat sur ce budget se poursuit ce mercredi sous la direction du 1er vice-président de l’Assemblée Nationale, Christophe Lutundula Apala Peu’Apala.