Raymond Tshibanda a soufflé fort dans les oreilles des représentants du CNDP pour leur dire que les négociations en cours à Nairobi, ne seront jamais élargies aux Présidents de deux chambres du Parlement congolais. Tout comme elles ne concernent pas la majorité, ni l’Opposition. A ce stade, a-t-il dit, seul le gouvernement a les prérogatives de conclure des accords avec tout groupe, fut-il celui de Laurent Nkunda, dans l’intérêt supérieur de la nation. Benjamin Mkapa, lui, parle d’une trêve, avant la tenue d’un sommet régional des Chefs d’Etat à la mi-janvier 2009.
Ce mercredi 7 janvier 2009, à l’ouverture du troisième round des pourparlers qui n’ont pas malheureusement permis à ces deux parties d’examiner les questions de fond tel qu’initialement prévu, la médiation conduite par Benjamin Mkapa a invité les protagonistes à observer une trêve qui puisse permettre aux humanitaires d’assister les populations victimes des affrontements larvés.
Un son, une position tranchée
Le glas a sonné sur l’exigence formulée en décembre dernier par le CNDP. Jamais Vital Kamerhe et Kengo wa Dondo, présidents de deux chambres du Parlement, ne pourront siéger aux côtés du Gouvernement dans les négociations qui se tiennent à Nairobi. Raymond Tshibanda, ministre congolais de la Coopération régionale, l’a dit de façon ferme, hier mercredi 7 janvier 2009, aux représentants du CNDP lors de l’ouverture du troisième round des pourparlers sous l’égide de Benjamin Mkapa, médiateur de l’Union africaine, qui a présidé la séance en l’absence du nigérian Olusegun Obasanjo dont la présence est annoncée pour aujourd’hui à Nairobi, au Kenya.
Des sources concordantes rapportent, en effet, qu’à Nairobi, Raymond Tshibanda n’a pas mâché les mots lorsqu’il a indiqué que c’est seul le Gouvernement qui dispose de prérogatives de signer les accords. Ce faisant, nous a –t-on dit, il a invité les représentants du CNDP à permettre au Gouvernement de faire son travail et qu’au moment venu, l’Assemblée Nationale et le Sénat feront le leur.
La médiation réclame une trêve avant un sommet régional à la mi-janvier
Pourtant, il était prévu pour ce troisième round des négociations entre le Gouvernement et le CNDP que les deux parties examinent les questions de fond, après avoir adopté le règlement intérieur et défini les modalités pratique du dialogue. Voilà que rien de tout cela n’a été soulevé. C’est plutôt la médiation, conduite par l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, qui est montée au créneau pour réclamer de deux parties une trêve avant un sommet régional des Chefs d’Etat de la région. Le temps pour les humanitaires d’intervenir afin d’alléger les souffrances des populations dans les zones de conflit.
Cette thèse, comme il convient de le constater, vient réconforter la position de ceux qui soutenaient déjà bien avant que Nairobi accoucherait d’une souris.
Le CNDP tangue. Mais, pour quelle finalité ?
Du côté de la rébellion pendant ce temps, tout est mis en œuvre pour davantage peaufiner des stratégies de diversion. C’est le cas avec l’annonce avec pompe de l’éviction de Laurent Nkunda par son propre Chef d’Etat-Major Bosco Ntaganda ; une information démentie aussitôt par le porte-parole du CNDP, M. Bertrand Bisimwa.
En dépit de cette guéguerre apparente, l’on signale que Bosco Ntaganda était hier en consultation avec les chefs militaires du Congrès national pour la défense du peuple qui lui sont restés fidèles. Mais, c’est pour quelle fin ? La question reste posée.