Deux membres du bureau de l’Assemblée nationale ont effectivement démissionné comme cela a été annoncé mardi au palais du peuple. Il s’agit de Christophe Lutundula Opala, 1er vice-président, et de Mme Brigitte Kalaba, questeur adjoint. Information confirmée par le premier cité qui s’est confié mardi soir à radiookapi.net
Christophe Lutundula explique : « Depuis le dimanche, le président de la République a demandé à tous les membres du bureau appartenant à la majorité de déposer leur démission. Comme mon parti qui a un respect à l’AMP, moi-même aussi, je viens de vous le dire, je me sens comme membre de l’AMP, haut cadre de l’AMP, il est clair que je devais suivre les instructions de l’autorité morale de notre famille politique. Raison pour laquelle, ce matin, j’ai déposé à l’office du président de l’Assemblée nationale ma lettre de démission pour des raisons politiques impérieuses et en accord avec ma famille politique. »
Le 1er vice président démissionnaire a par ailleurs souligné que la démission des membres de l’AMP du bureau de la chambre basse est une démarche politique qui doit être formalisée par une procédure parlementaire.
Kiaviro, Luhaka et Mbuyu réagissent
Initiateur de la pétition en cours à l’Assemblée nationale, le député Jean-Louis Ernest Kyaviro, lui-même membre de l’AMP, a déploré le même mardi soir l’absence du dialogue au sein sa famille politique. « Nous continuons à être de l’AMP, à soutenir le chef de l’Etat. Nous attirons tout simplement l’attention sur le fait qu’il est mieux de régler les questions par le dialogue que par des coups de force et la chasse à l’homme », a-t-il déclaré. Il en a appellé à « des discussions franches entre nous au sein de la majorité ». Une autre réaction d’un autre membre de la majorité présidentielle, est venue de Me Mbuyu. Celui-ci estime que Vital Kamerhe a été élu président de l’Assemblée nationale par le fait d’un accord politique. Il ne peut donc pas, par conséquent, continuer à s’accrocher à son poste.
Du côté de l’opposition, Thomas Luhaka, membre du MLC, regrette quant à lui « la tentative de musellement de la démocratie au Parlement. « Nous sommes très préoccupés par ces démissions forcées des membres du bureau de l’Assemblée nationale. Ce sont des problèmes internes à l’AMP, mais qui vont avoir des conséquences sur el fonctionnement de l’institution. Vital Kamerhe est en train de payer la démocratie qu’il a voulu faire régner au niveau de l’Assemblée nationale, en permettant à l’opposition d’exprimer librement son opinion, même si, au moment du vote c’est toujours le point de vue de la majorité qui l’emportait. Mais, cette tribune qui permettait aux Congolais d’avoir le point de vue de la majorité et de l’opposition, nous craignons que l’AMP a levé l’option de durcir le ton et de pouvoir étouffer la jeune démocratie qui était naissante au niveau de l’Assemblée nationale. »