Les tractations, sur fond de campagne électorale, vont bon train au sein des plates-formes politiques représentées au sein de l’Assemblée Nationale. L’enjeu de l’heure est connu : le renouvellement du Bureau de cette institution. Depuis hier, une mouture que l’on attribue à l’Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP) et qui est présentée comme la composition de la future équipe dirigeante de la Chambre basse du Parlement, a fait le tour de quelques rédactions de la capitale.
A en croire sa configuration, la famille politique du Chef de l’Etat aurait résolu de concéder deux postes à l’opposition, à savoir la 2me vice-présidence et la questure adjointe. Le facteur géo-politique aurait également été pris en compte. Concrètement, le président du Bureau devrait provenir des rangs du PPRD, et l’oiseau rare du Grand Kasaï. Comme candidats potentiels, l’on cite Evariste Boshab, Barnabé Kikaya et même Gilbert Tshiongo. Mais, on indique que le Grand Kivu (Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema) voudrait s’accrocher au poste laissé vacant par Vital Kamerhe, à travers les candidatures du professeur Nyabirungu et de Kalema Losona.
A la 1ère vice-présidence, ce serait encore le PPRD, par le biais d’un représentant de la Province Orientale, que l’on voit en la personne de Yaghi Sitolo. Il semble que le « non inscrit » Idambituo serait aussi intéressé.
La 2me vice-présidence, poste réservé à l’opposition parlementaire, irait à l’Equateur, où Bofassa Djema serait au coude à coude avec Jean-Pierre Lisanga Bonganga et José Engwanda. Le MLC Bongo, dont le parti aurait décliné l’offre de faire partie du Bureau, aurait l’intention de brouiller les cartes.
Il y a aussi le Palu, auquel l’AMP aurait réservé le poste de Rapporteur, qui n’accepterait pas d’être rétrogradé. Naturellement, c’est le Bandundu qui aurait le contrôle du poste. Mais, il se raconte que Marc Mvuama pourrait s’aligner à la 2me vice-présidence, alors que son parti aurait jeté son dévolu sur Zémon Mukwakani Gahungu. Entre-temps, on prête à Mayobo l’intention de lancer dans l’arène un député de Bagata.
Le poste de Rapporteur Adjoint serait réservé au Grand Kivu, dont les candidats AMP (Kikaya, Nyabirungu, Bahati) ne seraient pas du tout contents de se retrouver à un étage inférieur à celui occupé par Kamerhe dans le Bureau sortant. Le Questeur devrait être de l’AMP/Katanga.
Quant au Questeur Adjoint, que devrait présenter l’opposition, il devrait être originaire du Bas-Congo. Le nom abondamment cité serait celui de Jean-Claude Vuemba, compte tenu de sa grande gueule lors des débats touchant à la gestion des fonds de l’Assemblée Nationale, mais aussi du charisme, de la probité morale, du radicalisme que lui reconnaissent nombre de ses pairs. Dans son entourage, on se demande si, au regard de ses ambitions politiques, l’homme accepterait d’occuper la dernière case du Bureau de l’Assemblée Nationale et de passer ainsi, pour un simple faire-valoir.
Il faudrait peut-être des pressions des notables Kongo pour le contraindre à s’aligner au poste de Questeur Adjoint, afin de ne pas préjudicier le Bas-Congo, une province où des concurrents éventuels tels qu’Antoine Ghonda (PPRD) ou Gilbert Kiakwama ( candidat déclaré à la présidence du Bureau) sont non partants pour le poste.
Les observateurs s’étonnent du silence du député élu de Kasangulu au moment où des scandales financiers s’accumulent sur la table du Bureau sortant de l’Assemblée Nationale. La seule fois qu’il a ouvert la bouche, mardi dernier, c’était pour jeter des fleurs à Marc Mvuama, 2me vice-président démissionnaire. C’est bizarre que JC Vuemba, souvent avare de compliments, se soit permis de mettre le Palu à mal, car il se raconte que ce parti voudrait miser sur un autre cheval pour la 2me vice-présidence. Antoine Gizenga devrait y réfléchir par deux fois avant de mettre éventuellement une croix définitive sur Marc Mvuama. Car la main tendue implicite de l’opposition est là, interpellatrice, et peut-être annonciatrice de l’exhumation de l’ex-province de Léo (Bas-Congo, Kinshasa, Bandundu) à l’occasion de la bataille des urnes à l’hémicycle de Lingwala.
On signale aussi que la mouture de l’AMP aurait boosté des ambitions au sein de l’ODR (Ordre des Démocrates pour la République). Alors que le président de ce groupe parlementaire, Roger Lumbala, faisait état d’un total de sept candidatures au Bureau de l’Assemblée Nationale, d’autres sources avances le chiffre de 14, compte tenu de la présence en son sein d’une armée de présidents des partis, tous rongés par le virus d’une ascension politique.