La foire est peut-être un signe que la démocratie se porte bien au Congo de Lumumba. Soixante, c’est le total de candidats enregistrés. Aujourd’hui, le Groupe Technique de Travail officialise la liste. Déjà, quelques noms ont néanmoins été révélés, dans les couloirs du Palais du Peuple. Six candidats dans la course à la présidence, sept à la première vice-présidence et neuf à la deuxième vice-présidence. Rapporteur et Rapporteur Adjoint : 14 candidats répartis respectivement en raison de cinq, pour le titulaire, et neuf pour son Adjoint. 10 candidats à la Questure. 13 à la Questure adjointe. A l’AMP, Evariste Boshab. Udemo: Joseph Nsinga Udjuu. Courant Kamerhiste : Idambito. A l’Opposition: François Muamba, Mlc, Kiakwama Gilbert, Chrétiens démocrates et Clément Kanku Bukasa (Union pour la Nation), l’ancienne plate-forme de soutien à Bemba. Parmi les candidats à leur propre succession : Bahati Lukwebo Modeste.
Tâche pas facile, pour le Groupe Technique du Travail, le vendredi 17 avril prochain. Afficher la liste, organiser la campagne électorale, départager une série de candidats dans la transparence, l’objectivité et le temps, à l’issue de joutes électorales ; proclamer les résultats et puis, présenter le nouveau bureau élu, avant son installation le lundi 20 avril, c’est tout un exercice complexe et exigeant, pour une Assemblée Nationale restée longtemps en souffrance de ses dirigeants. Soixante candidats au total, c’est vraiment un pari à gagner. On dirait que la foire s’est installée au Palais du Peuple, avec ce nombre si impressionnant de candidats qui donne ainsi l’image de l’absence d’un consensus au sein de familles politiques. A l’AMP, l’unanimité s’est dessinée autour de Boshab Evariste. Tandis que l’Udemo maintient le sien, Joseph Nsinga Udjuu. Un petit son discordant tout de même qui risque d’empoisonner l’atmosphère politique entre l’AMP et l’Udemo. Idambito, de l’AMP, est aussi là. Kamerhe l’a porté en ligne, le dimanche, après le raté du maquis GB. A l’Opposition, François Muamba, du Mlc, s’est finalement décidé, après des hésitations initiales. Gilbert Kiakwama Kia Kiziki, des Chrétiens Démocrates, et Clément Kanku Bukasa, de l’Union pour la Nation, l’ancienne plate-forme de soutien à Bemba, à la présidentielle 2006, sont également en lice. Voilà les six candidats engagés dans la course, pour arracher le strapontin, à la chambre basse du Parlement. Les secrets du condensé du Groupe de Technique du Travail, dans sa première prestation d’hier, au Palais du Peuple, ont rapporté hier à La Prospérité que pour la première vice-présidence : 7 candidats. Neuf à la deuxième vice-présidence, cinq au poste de Rapporteur et neuf à celui de Rapporteur Adjoint. 10 candidats dont Bahati Lukwebo Modeste, lui-même, se disputent la Questure. Alors que 13 veulent remplacer Brigitte Kalaba Sankwe, à la Questure Adjointe.
Incontestablement, c’est la guerre des tranchées. Même s’il est vrai que les familles politiques ont un mot à dire, ce sont les Députés qui détiennent, en réalité, la dernière clé. L’enjeu est de taille, pour toutes les familles et plates-formes politiques. Qui vote pour qui ? Qui roule pour qui ? Pour quel objectif ? Les alliances sont-elles solides et constantes ? Des frustrations dues à la gestion des ambitions personnelles n’ont-elles pas eu l’effet contraire sur la survie des alliances post-électorales ? Après Kamerhe, à qui le prochain tour ? Quelle sera la prochaine cible des flèches mouchetées ? Qui, finalement, portera le poids de la confusion si jamais Boshab ne succédait pas à Kamerhe ? La série de questions est longue. L’AMP qui a été à l’origine du séisme actuel, devrait porter haut l’étendard de ses ambitions jusqu’au bout. Démissionner Kamerhe et imposer son propre candidat au vote à bulletins secrets. Le scénario avait-il été envisagé lorsqu’on cogitait l’éviction de l’ex-speaker de l’Assemblée Nationale ? Au fond de la marmite, l’AMP aurait intérêt à remuer sur ses dernières cartouches, pour éviter le pire. Le cas Kengo est très souvent cité en exemple, pour montrer qu’il n’est pas exclu qu’il fasse des émules, en ce temps de crise financière internationale et de récession économique. Quoi qu’en coûte, les consciences des Députés sont sollicitées, pour le meilleur choix. En mesurant l’ampleur de la fonction, ils sont bien obligés de regarder au-delà de clichés figés. L’avenir du pays en dépend.
Classement de l’AMP
Evariste Boshab : Président (Pprd/Kasaï Occidental), 1er Vice-Président : Boris Mbuku (Forces du Renouveau/Bandundu), 2ème Vice-Présidence : Georgine Madiko Mulende (Palu/Bandundu), Rapporteur : Makonero Wildor (Pprd/Sud-Kivu), Rapporteur Adjoint : Sophie Kakudji Yumba (Unafec/Katanga), Questeur : Dieudonné Bolenge Tenge Balea (MSR-Province Orientale), Questeur Adjoint : Robert Bopolo Mbongenza (PDC/Equateur).
Classement du Mlc
François Muamba (Kasaï Oriental) : Président, Fidèle Babala (Bandundu) : 1er Vice-Président.
Autres candidats à divers postes
Rémy Musungayi, Martin Mukonkole au poste de Rapporteur Adjoint, Georgette Agadi, Célestin Vunabandi (RCD), Pancrace Boongo (Equateur).