«Nous devons définir les contours du Parlement de la RDC pour les cinquante ans, les cent ans à venir. Nous devons agir, dès aujourd’hui, et mettre en place, non seulement les règles et les organes correspondants au Parlement que nous désirons, mais aussi, surtout les pratiques quotidiennes et le lexique qui garantissent qu’au-delà des règles, nous serons animés par un état d’esprit, une éthique, à même de pérenniser ce troisième pilier de tout gouvernement démocratique des hommes qu’est le Parlement. Voilà les raisons fondamentales qui me poussent à être candidat à la présidence de l’Assemblée nationale ». C’est en ces termes que le député Gilbert Kiakwama kia Kiziki a ouvert sa campagne électorale. Auparavant, il a tenu à dresser le tableau de deux ans et demi de travail accompli avec le bureau sortant qu’il qualifie d’avoir été à la hauteur de sa tâche. Ensuite, il revient sur les dangers qui menacent cet édifice, les risques que le pays encourt avec une gestion irrationnelle avant d’inviter tout le monde à être «ensemble pour bâtir l’avenir». Un discours rassembleur et prévoyant.
Gilbert KIAKWAMA KIA KIZIKINé le 16 novembre 1938 à Kinkuzu (Bas-Congo). Marié à Georgine MANSIANGA Nsenga et père de 5 enfants.
Cursus académique 1948 -1953: Primaires à l’Ecole Sainte-Marie puis à Saint Joseph à Kinshasa. 1958 : Ecole Moyenne Saint-Raphaël (ECOMORAPH) - Grande Distinction. 1959 -1960: Comptable au journal «La Croix du Congo» et à la Cobega. 1960 - 1963 : Bénéficiaire d’une bourse d’études, à 22 ans, je choisis de faire des études secondaires (Commerciales-Collège Saint Henri, Comines Belgique), plutôt que de m’inscrire sans transition dans l’Enseignement Supérieur, comme la possibilité en était offerte aux Congolais. 1963 - 1967 : Licencié en Sciences commerciales et financières à la FUCAM (Mons) - Grande Distinction. 1967: Doctorant à Lovanium à l’IRES, j’ai gardé ma charge de professeur assistant jusqu’en 1974, mais j’ai décidé de ne pas défendre ma thèse; les conditions d’étude s’étaient trop fortement détériorées pour fournir un travail de qualité.
Cursus professionnel 1967 - 1969 : Engagé à la Direction Générale de la BBA pour en devenir le premier Directeur Général congolais. 1969 - 1972 : Directeur d’Exploitation de la SOFIDE (Société Financière de Développement), organisme Banque Mondiale. 1972 -1975 : Directeur Général de l’OPEC (Office de Promotion des Petites et moyennes Entreprises Congolaises). 1975 -1977 : Délégué Général de l’IGP (Institut de Gestion du Portefeuille), chargé de gérer l’ensemble du portefeuille de l’Etat. 1977 - 1980 : successivement, Ministre du Portefeuille (négociation de diverses conventions réglant les relations entre l’Etat congolais et ses partenaires multinationaux; Secteur pétrolier, Sibeca-Miba, ... Loi 078/002 portant gestion du portefeuille de l’Etat, loi qui régit toujours la matière), Ministre des Finances «Le Zaïre est à genoux ») puis, Ministre de l’Economie, Industrie et Commerce Extérieur (Lome II : Sysmin). 1982 - 1983 : Président Directeur Général de la Sonas (chargé de son redressement, j’ai assaini son bilan par le rééquilibrage de sa relation avec ses courtiers). 1983 - 1985 : Ministre des Finances, Budget et Portefeuille (plan de réforme de la Sozacom, Programme d’ajustement structurel, ... ). 1985 - 1988 : Président Délégué Général de la Gécamines nouvellement créée en remplacement de la Sozacom. 1988 - 1994 : Activités agricoles et commerciales privées, notamment avec la CAP sprl créée au tournant des années 70, principalement dans la ferme de KITOBOLA. Principales activités: élevage extensif de bovins, aviculture intensive, pisciculture, exploitation semi-industrielle d’huile de palme et de palmiste, cultures maraîchères et vivrières. Modernisation de cette ferme, créée à l’époque coloniale: électrification du site, construction d’un nouveau dispensaire (maternité, chirurgie, labos. Capacité 50 lits), ... Seul le dispensaire survivra aux pillages de 1993 et 1997 et à mon exil. 1994-1996 : Ministre PDSC du Plan puis des Finances. Mai 1997- avril 2002 : Exil à Bruxelles. Membre de la Commission Justice & Paix.
ACTION SOCIALE, CARITATIVE ET CULTURELLE
Promoteur de plusieurs projets industriels, agricoles et commerciaux, principalement au Bas-Congo et à Kinshasa.
Crée MIKA, association culturelle de défense et de promotion des valeurs culturelles et de la langue Kongo.
Cofondateur de l’Université Kongo en 1990, à ce titre je contribue à la pérennité de cette institution en mettant à sa disposition des bâtiments.
ACTION POLITIQUE - DEMOCRATE-CHRETIEN DE TOUJOURS, LE 24 AVRIL 1990 M’A ENFIN AUTORISE A L’AFFIRMER PUBLIQUEMENT 1991-1999: membre du PDSC (Parti Démocrate et Social-Chrétien), section Mbanza-Ngungu. 1999: Cofondateur du PCR (Parti Chrétien Républicain). 2005: cofondateur de la CDC (Convention des Démocrates-Chrétiens). Aujourd’hui : Député national CDC, Président du GPCD (Groupe Parlementaire des Chrétiens Démocrates).
CE QUE NOUS AVONS CONSTRUIT
Il y a deux ans et demi, nous procédions à l’élection du bureau de l’Assemblée Nationale de la première législature de la Troisième République. Beaucoup dans l’hémicycle, dont moi-même malgré quelques craintes, formaient le vœu alors que ce Bureau soit à la hauteur des espoirs de renouveau démocratique du peuple congolais.
Je dois à la Vérité et à la Justice de dire que s’il est toujours possible de faire mieux là ou les hommes sont à l’œuvre, le Bureau animé par l’honorable Vital Kamerhe s’est montré à la hauteur de ce que chaque démocrate, chaque républicain dans notre pays était en droit d’attendre. Sans renier son appartenance, ce bureau a fait de notre hémicycle le forum privilégié de l’expression de tous les Congolais, quelle que soit leur sensibilité politique.
Aujourd’hui, l’édifice que nous avons tous contribué à bâtir est en danger. Il est de la responsabilité de chacun d’entre nous, Elus de la Nation congolaise, de se lever et de faire entendre sa voix, afin de maintenir l’efficacité, le prestige et la crédibilité de l’Assemblée Nationale.
LES PRINCIPES QUI FONDENT CET EDIFICE
A plusieurs reprises, je suis revenu sur les comportements et attitudes dont la persistance ronge, tel un cancer, la santé démocratique de notre pays. Ces maux; pensée unique, arrogance, intransigeance, prétention au monopole de la Vérité, violence verbale et physique, incapacité d’écouter les autres et leurs avis, ... chacun d’entre nous les connait et chacun les a dénoncé en son temps.
Depuis, au gré des péripéties qui ont émaillé la courte vie de notre Troisième République, je n’ai cessé de revenir dans mes interventions, à la tribune de l’Assemblée nationale et ailleurs, sur les principes qui fondent la démocratie et que nous ne devons jamais cesser de promouvoir: l’adhésion, la participation et la confiance; la concertation et le dialogue permanents; la compétence dans la gestion et l’obligation de rendre compte; la non-violence, la tolérance et la transparence; la lutte contre la corruption, la lutte contre l’injustice bref la lutte contre l’impunité, brefle combat contre les anti-valeurs.
A plusieurs reprises aussi l’on m’a entendu dire que nous, responsables politiques congolais, ne pouvons pas toujours louvoyer. «L’heure des comptes viendra et on demandera alors à chacun de nous, où étais-tu, qu’as-tu fait?» Un peu comme le «Qu’as-tu fait de ton frère?» du Livre.
CE QUE NOUS RISQUONS
Je crains que du fait de la gestion irrationnelle d’un petit nombre, caractérisée par l’absence de vision stratégique et de sens tactique, les sautes d’humeur, le manque de sang-froid enfm, notre institution, l’Assemblée Nationale, et notre jeune République ne soient vouées à l’abaissement.
En somme, cette dérive, pleine d’improvisation, impulsive, est un trait consubstantiel de ce que l’on nomme l’Etat patrimonial. Nous avons connu cela dans ce pays et, tous ensemble, nous avions dit «plus jamais ça».
Plus jamais ça. Tel doit être l’objectif. Notre devoir d’élus dans une démocratie en construction. Nous ne pouvons pas rester passifs, manquer de lucidité, de courage et d’ambition pour notre institution et notre pays.
QUEL PARLEMENT POUR DEMAIN?
Depuis ce mercredi matin, date d’ouverture officielle de la campagne, je fais distribuer à tous les Honorables Députés, mes collègues, un carnet de campagne dans lequel j’indique plus longuement mes propositions pour l’organisation, le fonctionnement et l’efficacité de notre Parlement. Ils sont mes pairs, mes électeurs, il est normal qu’ils en aient la primeur. Ces propositions que je soumets à l’approbation de mes pairs visent à définir le socle commun sur lequel bâtir notre État démocratique et sont organisées autour du tryptique Action - Idéal- Réalité.
La politique, c’est une Action, pour un Idéal, à travers les Réalités. Ceci veut dire que nous devons tenir compte du contexte historique particulier dans lequel nous évoluons et des contraintes - fmancières, techniques, ... - qui réduisent le champ du possible. Ensuite, nous devons définir les contours du Parlement de la RDC pour les cinquante ans, les cent ans à venir. Enfin, nous devons agir, dès aujourd’hui, et mettre en place, non seulement les règles et les organes correspondants au Parlement que nous désirons, mais aussi, surtout, les pratiques quotidiennes et le lexique qui garantissent qu’au-delà des règles, nous serons animés par un état d’esprit, une éthique, à même de pérenniser ce troisième pilier de tout gouvernement démocratique des hommes qu’est le Parlement.
Voilà les raisons fondamentales qui me poussent à être candidat à la Présidence de l’Assemblée Nationale. Voilà les raisons pour lesquelles je demande à mes collègues députés de m’accorder leur confiance et de voter pour moi.
GILBERT KIAKWAMA KIA KIZIKI - DÉPUTÉ NATIONAL