Les regards de tous les observateurs congolais sont tournés vers le Palais du Peuple, où se tient, ce vendredi, l’élection du nouveau bureau de l’Assemblée nationale appelé à succéder à celui, démissionnaire, que présidait il y a quelques jours Vital Kamerhe.
De l’avis général, c’est un véritable suspense qui plane sur l’issue de ce scrutin, particulièrement en raison du yo-yo actuel dans le paysage politique congolais et des remous internes à la majorité après la démission forcée du bureau Kamerhe. Ce doute s’est davantage accentué depuis que, le week-end dernier, a vu le jour, dans la douleur de la répression policière, un nouveau courant politique animé par le speaker sortant et qui a pour nom Courant de Réflexion pour la Défense de la Démocratie.
Ce qui pose problème aujourd’hui , c’est fondamentalement la difficulté à déterminer l’ampleur des dégâts qu’ont pu causer à la majorité les récentes divisions intervenues en son sein. En d’autres termes, c’est, concrètement, la réponse à cette question qui déterminera la capacité de la coalition majoritaire à faire face à l’assaut de l’opposition sur tous les postes du bureau de l’Assemblée nationale. Une opposition d’autant plus ragaillardie qu’elle assiste, non sans plaisir, aux multiples fractures qui continuent de s’accumuler au sein de la majorité.
Une autre question soulevée par la perspective d’une éventuelle victoire de l’opposition au perchoir de l’Assemblée nationale réside dans le type de cohabitation qui risque de s’installer au sommet de l’Etat. Le modèle classique de cohabitation connu est généralement celui issu d’élections législatives qui imposent au chef de l’Etat une nouvelle majorité parlementaire contrôlant à la fois l’Assemblée nationale et le gouvernement. Dans le cas d’espèce, le principal risque serait de voir s’installer à la tête de l’Assemblée nationale un opposant qui ne partage pas nécessairement la vision de la majorité et dont l’essentiel des interventions ont jusque là consisté à critiquer le gouvernement.