Grégoire Ndahimana, un des présumés génocidaires rwandais, a été remis aux juges du Tribunal pénal international (TPIR) d’Arusha lors d’une cérémonie de son transfèrement, dimanche à l’aéroport international de N’Djili à Kinshasa. Le gouvernement congolais attend le geste réciproque du Rwanda et de tous les autres pays qui hébergent des criminels recherchés par la justice, a indiqué son porte-parole à radiookapi.net
Ndahimana est parti pour Arusha sous l’escorte du greffier adjoint représentant du procureur du TPIR, M. BESNIER. Alors que sa femme et ses 4 enfants ont, quant à eux, été remis à la Monuc dans le cadre du programme Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réintégration et Réinsertion (DDRRR).
«Nous nous posons des questions sur le retour d’ascenseur qui doit avoir lieu. Autant nous coopérons avec le TPIR, autant nous souhaitons que tous les pays qui ont dans leur territoire des personnes répondant au profil de M. Ndahimana fassent de même», a déclaré le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende.
A la question de savoir si Kinshasa s’attend à ce que Kigali fasse de même avec Laurent Nkunda, qui est recherché par la justice congolaise, le ministre Mende a répondu : «C’est vrai! C’est une question à laquelle les autorités rwandaises pourront apporter une réponse. Mais, en plus du Rwanda, il y a d’autres pays européens qui hébergent des personnes coupables d’atrocités et de crimes qui se déroulent maintenant. Et donc, autant que le Rwanda, il faut également interpeller ces pays pour que chacun y mette du sien. Nous attendons donc un comportement de réciprocité de la part de tous les pays qui hébergent encore des génocidaires ou présumés génocidaires ou encore des criminels ou présumés criminels qui ont été ou sont poursuivis pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre.»
Né en 1952 dans la commune de Kivumu au Rwanda, Grégoire Ndahimana était en 1994 bourgmestre de cette bourgade. Selon l’acte d’accusation, Grégoire Ndahimana aurait, entre le 6 avril et le 20 avril 1994, supervisé les massacres de près de 2. 000 tutsis qui s'étaient réfugiés dans l'église de Nyange. Il a été inculpé le 2 août 2001 pour génocide par le procureur du TPIR. Ndahimana a été arrêté le 11 août 2009 à Kashuga dans la province congolaise du Nord Kivu.