Le 26 janvier 2001, Joseph Kabila a prêté serment devant les membres de la Cour suprême de justice, devenant ainsi le quatrième président de la RDC. Dix jours plus tôt, le 16 janvier 2001, son prédécesseur Laurent Désiré Kabila avait perdu la vie dans un assassinat dont il a été victime dans son palais. Neuf ans après son avènement au pouvoir, la majorité qu’il s’est forgé juge le bilan de Joseph Kabila positif, tandis que ses opposants estiment que beaucoup reste à faire, rapporte radiookapi.net
« Pour juger l’action de Joseph Kabila, il faut garder présent à l’esprit les circonstances qui l’ont conduit au pouvoir. Le pays traversait une période de guerre et de chaos. Il était donc la solution acceptée tant par la communauté nationale et qu’internationale », rappelle Gaston Musemena, député de la majorité et l’un des fidèles lieutenants du président Kabila.
Gaston Musemena juge le bilan de neuf ans de pouvoir de Joseph Kabila de largement positif. À son actif, la réunification et la pacification de la RDC, déchirée par la rébellion menée par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie dans les Kivu et le Mouvement de Libération du Congo (MLC) au Nord.
Autre fait marquant de la législature de Joseph Kabila, toujours d’après Gaston Musemena : l’organisation de la première élection présidentielle au suffrage universel en 2006. Election qu’il a remportée après un second tour très disputé avec son challenger, Jean-Pierre Bemba actuellement poursuivi par la Cour pénale internationale pour des crimes des guerres et des crimes contres l’humanité que ses troupes du MLC auraient commis en Centrafrique en 2002 et 2003.
Gaston Musemena estime que beaucoup d’efforts sont fournis pour effacer la dette de la RDC et améliorer les conditions de vie des populations. Avec la fin des conflits armés majeurs en RDC, Gaston Musemena pense que le programme de reconstruction du président Joseph Kabila, mieux connu sous le label « 5 chantiers », conserve toutes les chances d’aboutir parce que le pays est déjà pacifié.
Beaucoup reste à faire
A l’opposition, on reconnait aussi des points positifs à la gouvernance de Joseph Kabila. Le député Jean-Martin Mukonkole évoque aussi la réunification de la RDC. Toutefois, il juge le bilan de Joseph Kabila globalement négatif. Il en veut pour preuves, le retard ou l’absence observée dans la matérialisation des plusieurs programmes du gouvernement. « L’armée n’est pas reformée, les budgets de l’Etat ne sont pas exécutés, la production agricole ne redécolle pas pendant que la production minière tend à disparaitre, les grognes sociales se succèdent et se ressemblent, le passage aux 26 provinces comme prévu dans la constitution n’est pas opérationnelle et les provinces ne retiennent toujours pas à la source les 40% des recettes conformément aux prescrits de la constitution », déclare-t-il. Beaucoup reste donc à faire pour ce programme ne demeure pas un simple chapelet des bonnes intentions.
Procès des assassins »
Difficile d’aborder l’avènement de Joseph Kabila au pouvoir sans faire allusion aux condamnés du procès de Laurent-Désiré Kabila. Interrogé sur cette affaire le 17 janvier dernier par France 24, à l’issue d’une messe en mémoire des héros nationaux, l’archevêque de Kinshasa Monseigneur Laurent Monsengwo a déclaré : « Je demande que la justice fasse sont travail le plus vite possible pour que ces gens soient jugés ou libérés. Le jugement du tribunal disait qu’il fallait compléter les enquêtes. Nous disons donc : complétez ces enquêtes ou libéréz-les! ».
Près de 51 détenus attendent le réexamen de leur dossier judiciaire, qui n’est pas encore à l’ordre du jour.