La République démocratique du Congo (RDC) a promis un retour rapide de ses 110.000 ressortissants depuis le territoire du Congo-Brazzaville, où ils se réfugient depuis novembre dernier pour fuir l'offensive de la milice Enyele, suite aux inquiétudes exprimés par le président de la République du Congo, Denis Sassous Nguesso.
"Le gouvernement congolais comprend bien le souci exprimé par le chef de l'Etat du Congo-Brazzaville qui a évoqué le nombre massif de nos concitoyens qui sont là bas et qui représentent un nombre plus élevé que les autochtones", a déclaré mercredi Lambert Mende, ministre de la Communication et médias et porte-parole du gouvernement de la RDC, en réaction aux propos tenus mardi par le président Nguesso à Addis Abeba, au cours d'un entretien accordé à la presse, en marge du 14e sommet de l'Union africaine (UA).
"Nous avons déjà sécurisé les zones d'où sont partis ces concitoyens, et nous avons besoin simplement qu'ils rentrent chez eux, pour pouvoir mieux les aider à se reconstruire dans leur milieux d'origine", a indiqué M. Mende.
Denis Sassou Nguesso a déploré la situation de 110.000 ressortissants de la RDC, ayant fui les atrocités à Dongo, dans la province de l'Equateur, et qui se sont réfugiés dans le nord du Congo-Brazzaville. Il souhaite le retour urgent de ces réfugiés dans leur pays, par crainte de les voir se brouiller avec les populations autochtones.
Il a exprimé sa crainte de voir "ces réfugiés et les autochtones vivre dans une situation indésirable en ce qui concerne leur santé, leur alimentation et même leur sécurité".
Lambert Mende a par ailleurs mis en doute l'efficacité durable de l'aide accordée aux réfugiés de Dongo au Congo-Brazzaville.
"Une aide qu'on reçoit et qui ne vous permet pas de vous reconstruire, pour nous, c'est quelque part moins intéressant qu'une aide à la reconstruction. Comme pays, nous préférons que Dongo, que tout cet espace là soit reconstruit par ses habitants", a-t-il indiqué.
Il a fait sans doute allusion à l'aide accordée aux réfugies de Dongo par certains pays dont la France ainsi que des organisations humanitaires.
La France avait annoncé début janvier l'octroi d'une aide financière de 200.000 euros au Programme alimentaire mondial (PAM) pour la distribution de l'aide alimentaire d'urgence à ces populations.
Les Etats-Unis ont également décidé d'apporter une aide de 4,6 millions de dollars pour pallier différentes insuffisances d'ordre humanitaire.
Pour sa part, le Bureau des Nations unies chargé de la coordination de l'aide humanitaire (OCHA) s'attelle à améliorer les conditions humanitaires en faveur des retournés de l'Equateur.
Son porte-parole de Kinshasa, Maurizio Giulani, l'a affirmé mercredi lors de la conférence de presse hebdomadaire de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC) à Kinshasa. Il a cependant affirmé, concernant le retour de ces populations, que le rôle de OCHA ne consiste pas à sensibiliser les gens à rentrer chez eux, mais à rendre acceptables leurs conditions humanitaires lorsqu'elles leur retour est effectif.
"C'est aux concernés eux-mêmes d'apprécier la situation, et de décider, oui ou non de rentrer au bercail", a-t-il souligné.
A ce sujet, Lambert Mende a confirmé que 30% des habitants seulement des populations qui avaient fui les troubles de Dongo sont déjà rentrés dans leurs milieux de provenance.