Le Premier ministre Adolphe Muzito s’est présenté mercredi face aux députés réunis en séance plénière pour répondre à la question orale avec débat introduite par le député national Jean Lucien Busa sur la politique générale du gouvernement, particulièrement sur la sécurité, l’économie, les finances ainsi que le social.
Au cours de la prise de parole par groupes parlementaires, les députés ont tour à tour fustigé les défaillances et les faiblesses constatées dans le chef du gouvernement en rapport avec la question du jour, soutenant ainsi les préoccupations exprimées en dix points par leur collègue Jean Lucien Busa.
C’est ainsi que certains députés ont émis le vœu de voir l’Assemblée nationale organiser à l’avenir des débats au cours desquels des questions importantes de la vie nationale pourraient être discutées en présence des membres du gouvernement pour éviter les désagréments déplorés à ce jour. Ils ont en outre fait des recommandations au gouvernement pour que des moyens substantiels soient mis à la disposition des services spécialisés, afin de leur permettre de remplir pleinement leur mission pour mieux sécuriser le pays.
Auparavant, le Premier ministre Adolphe Muzito, en réponse à la question orale du député jean Lucien Busa, a rappelé les missions confiées à son gouvernement, notamment la refondation de l’Etat et la consolidation de l’unité nationale, la reconstruction du pays à travers la stabilité macro-économique et l’amélioration des conditions sociales par les besoins sociaux de base. Il a indiqué à cet effet que son gouvernement a mis en place des nombreuses réformes dans les secteurs de la justice, de l’armée et de la police qui visent à renforcer les capacités de ces corps.
S’agissant plus particulièrement de la question sur la sécurité des personnes et de leurs biens, le Premier ministre, qui a loué l’excellence des rapports avec la Mission onusienne au Congo (MONUC) en dépit de quelques divergences qui peuvent apparaître, a précisé que son gouvernement en a fait une priorité malgré quelques foyers de tension et d’insécurité enregistrés dans certaines provinces du pays pour des raisons diverses avant de rejeter les accusations portées contre son gouvernement au sujet de l’instabilité dans le fonctionnement des provinces.
Quant à la situation économico-financière, M. Muzito a affirmé que des efforts sont conjugués en vue de l’amélioration des conditions salariales des agents de l’Etat par la maîtrise des effectifs, l’élimination des disparités salariales, le rajeunissement des agents et l’amélioration subséquente des salaires. Il a revélé en outre que le secteur privé est également pris en compte par son gouvernement qui, en accord avec les employeurs, a fixé le SMIG.
Abordant le sujet lié au développement des provinces, le chef du gouvernement a rappelé que la politique de solidarité nationale qu’il a initiée se justifie par le fait que présentement seules trois provinces (Kinshasa, Bas-Congo et Katanga) disposent des atouts nécessaires pour soutenir les agents de l’Etat.
Le Premier ministre a fait par ailleurs savoir que pour ramener la paix dans les territoires autrefois victimes des atrocités et des guerres, son gouvernement a mis en place le plan STAREC (Stabilisation et reconstruction) qui vise notamment le casernement des militaires pour le déploiement des éléments de la police, le retour des déplacés internes et des réfugiés, la construction et la réhabilitation des voies d’accès ainsi que l’industrialisation du secteur agricole et minier.
Quant à la situation sociale du pays, le Premier ministre a épinglé des actions menées dans le domaine de la santé avec la rationalisation des zones de santé et de la couverture sanitaire, la fourniture des médicaments et de plus de 5 millions de moustiquaires imprégnés. Dans le domaine de l’éducation, il a noté l’amélioration du taux d’accès de tous à l’éducation de base, l’allocation des fonds à 26.141 écoles, l’informatisation dans la correction de l’examen d’Etat, la revalorisation de la fonction enseignante et l’arrêt de la prolifération des universités et instituts supérieurs. Le secteur de l’habitat, lui, a été également programmé avec un projet de la construction de 33 villes modernes et de 3 millions de logements à travers le pays.
Dans le débat qui s’en est suivi après l’intervention du Premier ministre, les députés sont revenus à la charge et ont exigé des réponses claires et précises à toutes leurs préoccupations. C’est ainsi que le chef du gouvernement a sollicité un délai de quelques jours pour lui permettre de rencontrer les préoccupations des élus du peuple. La prochaine plénière consacrée essentiellement aux réponses du Premier ministre est fixée à mercredi prochain.