Trois casques bleus indiens de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la République démocratique du Congo (MONUSCO) ont été tués dans la nuit de mercredi à jeudi suite à l'assaut d'une base opérationnelle à l'est du pays par un groupe d'hommes armés non-identifié.
« Le bilan provisoire fait état de trois morts et six blessés dont trois graves du côté de la MONUSCO », a indiqué mercredi la Mission de l'ONU dans un communiqué.
Une soixantaine d'assaillants ont attaqué la base de Kirumba qui se situe à proximité de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu.
"Tout a commencé lorsqu'un groupe de cinq à six personnes au comportement extrêmement pacifique s'est approché de la base", précise le communiqué. "Des gens souhaitant être reçus ou avoir accès à la base tard dans la nuit pour leur protection est chose courante. Comme il est d'usage, devant quelque chose qui semblait normal, les sentinelles ont appelé un interprète et se sont portés devant ces visiteurs pour savoir ce qu'ils souhaitaient. C'est à ce moment-là et par surprise qu'ils ont été violemment agressés par ce premier groupe. Immédiatement, une cinquantaine d'autres agresseurs équipés de machettes, de lances, de couteaux, d'armes traditionnelles, est sortie de la végétation où ils s'étaient discrètement cachés sous le couvert de la nuit".
« Nous avons dépêché du personnel sur le terrain afin d'enquêter et connaître exactement qui sont les assaillants et trouver les raisons de cette attaque », a précisé le parole de la MONUSCO, Madnodje Mounouba.
« Il y a toujours des tensions dans cette zone, mais cette attaque est étrange parce que les casques bleus sont dans cette zone avec pour priorité de protéger les civils. Ils ne sont pas partie au conflit. Ils sont ici pour garantir la paix. Nous ne savons pas exactement quelles sont les raisons derrière cette attaque », a-t-il conclu.
Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a exprimé mercredi sa tristesse et ses sincères condoléances au gouvernement d'Inde et aux familles des victimes. Il a condamné l'assaut et appelle le gouvernement de RDC « à lancer immédiatement une enquête sur l'incident et à garantir que les auteurs soient promptement identifiés et traduits en justice », a fait savoir mercredi son porte-parole.
Ban Ki-moon a saisi cette opportunité pour louer les efforts des hommes et les femmes qui servent dans la MONUSCO afin de protéger les civils, faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et ramener la paix dans le pays.
Ces violences surviennent alors que le 27 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé le retrait de 2.000 casques bleus et la modification du mandat de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), devenue depuis le 1er juillet la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO).
Les membres du Conseil de sécurité ont également condamné dans les termes les plus vifs cette attaque. Dans un communiqué à la presse, ils ont encouragé le gouvernement de la RDC à traduire en justice les auteurs de cette attaque.
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