Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a rejetté jeudi l'ordonnance belge rendue lundi dernier, par le juge Van Welkenhuyzen du Tribunal de Grande Instance de Bruxelles mettant l'Etat congolais en demeure de restituer la dépouille de feu Armand Tungulu à sa famille avec une astreinte de 25.000 euros par jour de retard à payer en cas de non exécution.
Le ministre congolais de la Communication et des médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga, qui l'a fait savoir dans une communication jeudi à la presse, a indiqué que cette ordonnance est totalement inopportune car elle compromet l'enquête en cours en RDC sur ce dossier.
Pour le ministre Mende, l'ordonnance belge viole substantiellement la Charte des Nations Unies signée par le Royaume de Belgique et la RDC et dont l'article 2 proclame l'égalité souveraine entre Etats membres.
"Rien, absolument rien n'autorise un juge belge à enjoindre à la justice d'un Etat souverain enquêtant sur la mort à l'intérieur de son territoire d'un de ses ressortissants, bien que résidant en Belgique, d'expatrier son corps avant l'aboutissement de l'enquête", a souligné M. Mende, affirmant que la dépouille mortelle de Tungulu est entre les mains de la justice congolaise pour raisons d'enquêtes.
La justice en RDC étant indépendante, elle n'a pas d'injonctions à recevoir du gouvernement congolais et encore moins de la justice belge, a encore souligné le ministre Mende.
Il a enfin, promis d'initier une action contre les dirigeants et l'Etat belges, devant les juridictions congolaises pour le dossier de l'assassinat en 1960, du premier Chef du gouvernement congolais Patrice Emery Lumumba.
Arrêté le 29 septembre 2010, au motif qu'il aurait lancé des pierres sur l'escorte du président congolais Joseph Kabila, Armand Tungulu est décédé dans la nuit du 1er au 2 octobre 2010 dans un cachot d'un camp militaire de Kinshasa, où il était en détention. Le gouvernement congolais avait indiqué que Tundulu s'était suicidé dans sa cellule, en se nouant le tissu de son oreiller sur le cou.