Le procès des policiers assassins présumés du défenseur des droits de l’homme Floribert Chebeya et de son chauffeur Fidèle Bazana a repris vendredi 3 décembre 2010 dans la prison de Makala à Kinshasa. Les défenseurs des droits de l’homme, aidés par de nombreux avocats, ont essayé d’obtenir que le chef de la police au moment des faits, le général John Numbi, soit déféré devant une Haute cour militaire. De leur côté, les policiers accusés n’ont pas du tout l’intention de porter le chapeau.
Dès l’ouverture de l’audience les avocats des parties civiles, c'est-à-dire les familles des deux victimes et l’association « Voix des sans voix », ont demandé à ce que le procès soit confié à la Haute cour militaire, seule habilitée à juger le général John Numbi. Le général Numbi n’apparaît que comme témoin dans ce procès. Son bras droit, en revanche, est dans le box : le colonel Mukalay avec quatre autres policiers.
Et une fois n’est pas coutume, les accusés sont objectivement d’accord sur ce point avec les plaignants. Car ces policiers emprisonnés n’ont pas du tout l’intention de jouer les boucs émissaires. L’un de leurs défenseurs, maitre Didier Dimina :
« Nos clients sont surpris d’entendre des noms, de certaines personnalités, qui sont leurs chefs hiérarchiques ; et ce sont ces gens-là qui sont appelés comme témoins à charge et venir dire que ce sont nos clients qui ont commis un meurtre, non ! »
Le tribunal se donne une semaine de réflexion. Prochaine audience : vendredi 10 décembre.