La sortie de Matadi de la liste des « ports les plus chers du monde » - à cause d’une multitude de taxes redondantes - repose essentiellement sur son « assainissement immédiat » par l’« application stricte » des termes du Décret présidentiel du 2002 limitant à 4 le nombre de services autorisés à opérer aux frontières. Il s'agit de la Direction générale des douanes et accises (DGDA), l'Office congolais de contrôle (OCC), la Direction générale de migration (DGM) et du service de l'hygiène désigné sous le vocable « La quarantaine ».
« Cette multitude des services ne favorise pas la croissance économique, alors que le gouvernement s'est fixé l’objectif d'atteindre ici 2016 une croissance à deux chiffres. Les ports, les aéroports internationaux doivent être mis à contribution pour y parvenir.
Aussi, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo a-t-il décidé, lors de sa visite du 23 juillet sur les lieux, d'éliminer toutes les taxes redondantes et autres services qui opèrent illégalement au port de Matadi », a appris lepotentielonline.com mercredi 14 octobre à Kinshasa de sources concordantes.
A cet, effet, le gouvernement a pris l’arrêté ministériel portant « fixation de quelques modalités » de son fonctionnement et l'arrêté interministériel relatif au « transfert de la perception des frais logistiques terrestres » au profit de la Société commerciale des transports et des ports (SCTP) pour lui permettre de restaurer son parc ferroviaire et réhabiliter les voies ferrées de manière à évacuer rapidement et à moindre coût le fret en transit.
Pour mettre un terme à l'engorgement du port, consécutif au « nombre des conteneurs scannés par jour et dont les dernières statistiques indiquent un dépotage de 20 à 40 conteneurs par jour alors que la capacité installée est de 200 par jour », il a été décidé la réhabilitation de la section 4 (comprenant les piers 1 à 4 très délabrés et ayant occasionné un manque à gagner très énorme à la SCTP par sa mise hors service pendant plus de 10 ans). En effet, seuls 7 quais sur 10 étaient opérationnels lors du passage du Premier ministre à Matadi.
Modernisation du port Du fait qu’il est « urgent que tous les quais soient remis en état afin de favoriser le déchargement et le chargement rapide des navires », le chef du gouvernement a aussi instruit la SCTP de « réduire à moins de trois jours » le temps mis dans le déchargement de chaque navire accostant, contre celui de dix jours habituellement observés, et d'« évacuer tous les conteneurs abandonnés par leurs propriétaires dans les installations du port ».
Construit pour accueillir 7.000 conteneurs, le port de Matadi en compte actuellement 9. 200.
« Avec le concours de l’+expertise interne et locale+, les travaux de modernisation du port de Matadi se poursuivent sous la supervision du nouveau directeur Jean-Pierre Dikenda Nzolameso Dikens. Aussitôt réhabilité, le PIER 4 produit des recettes destinées à financer les travaux de remise en service du PIER 3, du Pier 2 et du PIER 1.
Durant les années qu’il l’a dirigé, le port de Boma a aussi connu un début de modernisation, avec l’acquisition de deux nouvelles autogrues sur fonds propres de la SCTP. En visite dans cette ville en novembre 2011, le président Joseph Kabila a promis d’octroyer trois autres élévateurs de 4 tonnes chacun et un autre de 15 tonnes.
Mesures sécuritaires Le port de Matadi mesure 1.610 mètres linéaires de quai permettant l’accostage et le traitement simultané de 10 navires de mer. La capacité potentielle de traitement est de 2,5 millions de tonnes par an. La SCTP, alors Onatra (Office national des transports) a adhéré en 2003 au «Code ISPS » de l’Organisation maritime internationale (OMI) qui représente l’ensemble des mesures de sécurisation des installations portuaires et des navires.
« Pour la concrétisation de ces mesures, le port de Matadi est divisé en trois zones : A ou zone des opérations (comprend les quais, magasins, cours et parc à container (TCM). Elle n’est pas accessible à tout le monde), B ou zone administrative (où s’effectuent toutes les formalités administratives avant l’enlèvement ou l’embarquement des envois.
Elle comprend les bâtiments administratifs de l’ONATRA et de l’OFIDA ainsi que l’extension OCC et autres services affectés au port), C qui englobe les faisceaux ferroviaires pour le manœuvre des trains ainsi que le bâtiment abritant l’Inspection des approvisionnements, l’atelier mécanique et le dépôt diesel.
« A l’entrée de chaque zone, il est érigé une guérite dotée d’un scanner pour mieux filtrer les entrées et les sorties. La surveillance des installations portuaires est assurée par un corps de police bien formé et, pour renforcer davantage la sécurité des biens et des personnes, il est prévu dans un avenir très proche l’installation des caméras sur plusieurs coins du port.
Le port de Matadi dispose aussi d’un canot rapide en vue de la sécurisation des installations portuaires à partir du fleuve », selon la SCTP.