Le Fonds monétaire international (FMI) exhorte les autorités congolaises à lutter davantage contre la pauvreté "généralisée" qui persiste en RDC en dépit de la forte croissance économique que connaît ce pays. La dernière évaluation économique annuelle du FMI montre que, si le taux de croissance pour 2014 s’est établi à pas moins de 9,2 %, le taux de pauvreté en RDC figure toujours parmi les plus élevés au monde.
Le conseil d'administration du FMI a «félicité les autorités congolaises pour leur politique macroéconomique prudente ayant permis une croissance économique robuste», indique un compte-rendu d'une réunion de l'instance dirigeante du Fonds consacrée à la RDC.
Néanmoins, «la pauvreté et le chômage restent élevés et (...) des efforts plus soutenus sont nécessaires pour diversifier l'économie, promouvoir une croissance économique mieux partagée et améliorer les indicateurs sociaux», ajoute le texte.
Selon le FMI, le pays présente le visage paradoxal d'un pays immensément riche en ressources naturelles où la pauvreté est « généralisée ».
Premier producteur de cobalt au monde, la RDC figure parmi les plus grands producteurs de cuivre et de diamant de la planète, et est très bien dotée en ressources hydrauliques et forestières.
Malgré cela, le Congo, dont la partie orientale reste déstabilisée par la présence de nombreuses milices prospérant grâce au trafic de ressources naturelles, peine à décoller des dernières places des classements internationaux en terme de développement, de climat des affaires ou de corruption.
Le FMI semble donner raison à Kinshasa dans sa volonté de réformer le Code minier de 2002 afin de dégager des ressources supplémentaires pour des projets de développement.
Dans un entretien publié par le Fonds, le chef de la mission du FMI pour la RDC, Norbert Toé, estime ainsi que le code de 2002 est "très généreux" vis-à-vis d'un secteur à "haute intensité de capital" qui emploie "très peu de travailleurs locaux".
Le FMI s'inquiète également de l'"incertitude" entourant la tenue de l'élection présidentielle censée avoir lieu en 2016, y voyant la cause de l'attitude "attentiste" adoptée par les investisseurs.
(Avec l’AFP)