Au moment où tombent progressivement les résultats partiels du scrutin présidentiel du 30 juillet dernier, 15 des 33 candidats qui étaient dans la course réclament déjà l'annulation de cette élection. D'après eux, celle-ci serait entachée d'irrégularités «flagrantes et massives» sur l'ensemble du territoire congolais, rapporte radiookapi.net
Dans un communiqué rendu public vendredi le 11 Août 2006, ces candidats soutiennent que le Comité international d'accompagnement de la transition (Ciat), la Mission des Nations Unies au Congo (Monuc), ainsi que les observateurs nationaux et internationaux ont péché par un silence complice devant ces irrégularités.
«Nous n'avions pas pensé qu'il y aurait tant de ratés. Parce que nous sommes allés aux élections sans que la Commission électorale indépendante n'ait le nombre exact d'électeurs ni celui de bulletins excédentaires. Aussi a-t-on assisté à ces va-et-vient des bulletins déjà remplis qui étaient transportés dans des bureaux. On a brûlé des bulletins, mais il y en a toujours eu. Il y a même eu des bureaux fictifs. Et malgré cela, les observateurs nationaux et internationaux disent que tout s'est très bien passé», a plaidé Vincent de Paul Lunda Bululu, l'un des signataires du communiqué.
Selon ce candidat, c'est lorsque les résultats seront publiés que les 15 pourront saisir la Cour suprême de justice. Ce qu'a d'ailleurs rappelé le rapporteur général de la CEI, Dieudonné Mirimo. «La Commission électorale indépendante n'a pas annoncé les résultats provisoires. Tout ce que nous savons, c'est que, à partir du moment où nous allons rendre publics les résultats provisoires, les candidats ou leurs mandataires, pourront introduire leur recours auprès de la Cour suprême de justice qui gère le contentieux électoral». S'agissant particulièrement de la problématique du serveur et de la gestion des bulletins excédentaires évoqués par les candidats contestataires, Dieudonné Mirimo s'est dit étonné. «Nous avons fait visiter aux journalistes le serveur qui se trouve au siège de la Commission électorale indépendante. On nous parle de bulletins excédentaires, il n'y a pas de bulletins excédentaires. Dans chaque bureau de vote, nous avons placé cinq carnets de bulletins contenant chacun 130 bulletins. Tout était consigné dans un P.V. signé notamment par les témoins des partis politiques. A la fin des opérations, nous serons en mesure d'indiquer combien de bulletins n'ont pas été utilisés sur l'ensemble du territoire national, le nombre de bulletins annulés et le nombre de bulletins qui ont servi pour le scrutin», a expliqué le rapporteur général de la CEI.