La
plénière de l'Assemblée Nationale, réunie lundi sous la
présidence de Vital Kamerhe, son président, a décidé
d'accorder un moratoire de trois mois à toutes les
personnes concernées par la double nationalité, pour
leur permettre de se déterminer la question, qui avait
soulevé beaucoup de passion chez les politiques
congolais, a été débattue à la suite d'une motion du
député José Makila (MlC), qui avait, lors d'une
précédente plénière, demandé la mise en place d'une
commission d'enquête tant à ('Assemblée Nationale que
dans d'autres institutions de la République, afin
d'invalider ou de révoquer tous contrevenants à la loi.
la plénière a, néanmoins, accepté le principe de mettre
sur pied une commission d'enquête, mais qui n'aura effet
qu'après le moratoire. A ce sujet, une commission
spéciale, qui devra comprendre les représentants de tous
les groupes parlementaires sera instituée pour proposer
le texte d'amendement de la disposition relative à la
double nationalité de la loi sur la nationalité votée en
novembre 2004. les députés ont, en outre, renvoyé à la
prochaine plénière le débat sur la situation malheureuse
survenue au Bas-Congo, en attendant le retour d'une
équipe des députés « Ne Kongo », dépêchée sur place. Le
président de l'Assemblée Nationale qui s'était
auparavant excusé auprès des députés pour les reports
successifs de la plénière, a souligné les efforts
entrepris tant par le bureau que par le Chef de l'Etat
pour une solution appropriée à la question qui a
également suscité tant de passions. Dans ce contexte, le
député Ne Kongo, Kiakwama Kia Kiziki, a, dans une
motion, exigé, non seulement la mise en place d'une
commission d'enquête parlementaire, mais la démission du
ministre de l'Intérieur et des autorités provinciale
impliquées dans cette affaire le président de
l'Assemblée Nationale a fait part aux députés de la
question d'actualité qui sera posée aux ministres de
l'Intérieur et de la Défense nationale lors de la
prochaine plénière en réponse à toutes les motions sur
l'insécurité dans le pays. Auparavant, les députés
avaient adopté les procès verbaux des séances
précédentes moyennant amendements et accordé un délai
supplémentaire de trois jours pour la constitution des
groupes parlementaires dont dix (10) seulement,
représentant un peu plus de trois cents députés, sont
constitués.
Echange des vues sur des grandes questions de
l'heure à l'Assemblée Nationale
Une dizaine de chefs de missions diplomatiques et
organisations internationales accrédités à Kinshasa, a
échangé des vues lundi avec les membres du bureau de
l'Assemblée Nationale, conduits par leur président,
Vital Kamerhe, sur des questions de l'heure en
République Démocratique du Congo. Les diplomates
répondaient à une invitation du président de l'Assemblée
Nationale qui entendait ainsi dans le cadre de la
diplomatie parlementaire faire part de la position de la
Chambre basse du Parlement congolais sur des questions
liées à la double nationalité détenue par certains
citoyens congolais, la situation dans la province du
Bas-Congo ainsi que l'organisation prochaine à Kinshasa
d'une réunion des Parlements des pays des Grands Lacs.
S'exprimant à la presse, à l'issue de la rencontre qui a
duré plus d'une heure, M. William Lacy Swing, chef de la
MONUC, a dit la satisfaction de ses collègues pour
l'initiative prise par le bureau de l'Assemblée
Nationale pour cet échange de vues. Il a émis le v?u de
voir ('Assemblée Nationale continuer à bien gérer toutes
ces questions. Les ambassadeurs d'Afrique du Sud, de
l'Allemagne fédérale, d'Angola, de Belgique,
de Chine, du Congo/Brazzaville, des Etats-Unis
d'Amérique, de France, de Grande-Bretagne, de Russie,
les représentants de la MONUC, de l'Union africaine et
de l'Union européenne, ont été conviés à cette rencontre
qui s'inscrit dans le cadre de la diplomatie
parlementaire menée par le Bureau de l'Assemblée
Nationale. Depuis plus d'une semaine, l'Assemblée
Nationale tente de gérer politiquement les questions de
double nationalité et la situation au Bas-Congo, qui ont
quelque peu perturbé le bon déroulement de la session
extraordinaire, notamment par des reports successifs des
séances plénières.