La première session ordinaire de l’Assemblée nationale s’est ouverte ce 15 mars 2007 au Palais du Peuple, après deux sessions extraordinaires consacrées à la mise en place de la Chambre législative, à l’approbation du programme du Gouvernement et à son investiture.
L’ouverture de la première session s’est effectuée conformément à l’article 115 de la Constitution qui stipule que «l’Assemblée nationale et le Sénat tiennent de plein droit, chaque année, deux sessions ordinaires» et que chacune ne peut pas excéder trois mois.
Dans son allocution, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe a souligné la volonté des membres de la Chambre basse de «faire de l’Assemblée nationale un espace de libre expression pour l’ensemble des forces politiques qui y siégent se concrétise et la cohésion qui s’observe entre la majorité parlementaire et l’opposition en est une illustration».
Il a souhaité que «cet élan de solidarité et de réconciliation nationale ainsi que l’ardeur au travail» accompagnent les membres de l’Assemblée jusqu’au la fin de leur mandat. «Ainsi, nous méritons de la confiance que le peuple congolais a placée en ses représentants que nous sommes».
S’agissant du travail parlementaire, l’Assemblée nationale a fait savoir qu’elle aura trois impératifs: «La poursuite du processus électoral par la tenue des élections urbaines, municipales et locales; la mise en place des certaines institutions républicaines dont les structures, l’organisation et le fonctionnement seront fixés par des lois et; l’adoption des lois devant permettre au Gouvernement la bonne exécution de son programme d’action».
Pour atteindre ces objectifs, l’Assemblée donnera priorité entre autres lois à «l’examen et l’adoption de la loi relative à la décentralisation qui permettra aux provinces de fonctionner normalement et d’éviter les conflits de compétences; l’examen et l’adoption de la loi portant statut de l’opposition politique en République Démocratique du Congo; l’examen et l’adoption de la loi portant révision de la loi financière et; la loi budgétaire, si le Gouvernement est prêt pour déposer le projet de loi y relatif, car il y a des négociations en cours pour la partie du Budget à financer par les apports extérieurs».
Sur ce dernier point, «des efforts devraient aller dans le sens d’agir vite, les cinq chantiers de Son Excellence Monsieur le Président de la République étant connus, d’éviter le saupoudrage et de se concentrer sur les rémunérations afin de réhabiliter l’homme, considéré à juste titre comme moteur de tout développement», a-t-il indiqué.
Le président de l’Assemblée a rappelé aussi que la mission de l’Assemblée ne s’arrête pas à légiférer mais aussi à contrôler le Gouvernement, les entreprises publiques, les établissements et les services publiques.
«L’action de l’Assemblée nationale en ce qui concerne le contrôle devra avoir comme principal objectif la lutte contre les anti-valeurs qui gangrènent notre société, à savoir la corruption, la gabegie, le détournement des deniers publics».
Dans ce cadre, le président de l’Assemblée nationale a salué le passage à Kinshasa des responsables de l’Union européenne et de la Banque mondiale «dont l’action vise notamment l’instauration de la bonne gouvernance, gage d’une bonne justice distributive».
«Il nous faut tous lutter pour l’avènement d’un Etat de droit où la bonne gouvernance aura pour ‘leit motiv’ l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes».
Le président de l’Assemblée a tenu à rassurer les Congolais sur la stricte application de la loi pour tous, «nous devons prouver à notre peuple que nous avons enterré l’impunité avec la Deuxième République », «Je dis bien les coupables et les commanditaires seront déférés devant les instances judiciaires compétentes».
Vital Kamerhe a aussi félicité l’œuvre accomplie par la MONUC et l’a invité, en plus de son aide humanitaire, «à continuer à appuyer les forces armées de la République Démocratique du Congo afin d’arriver à bout de toutes les situations d’insécurité».
Il a aussi ajouté, concernant la visite à l’Assemblée du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, le 26 février dernier, « Je ne saurais passer sous silence la visite combien prestigieuse que nous a rendu dans cet hémicycle, matérialisant ainsi le soutien de la Communauté internationale au processus de démocratisation en cours d’achèvement en République Démocratique du Congo».
Plusieurs hautes personnalités étaient présentes à l’ouverture de la session, parmi lesquelles des Représentants de la MONUC et de la communauté internationale ainsi que les délégations parlementaires de la République du Gabon et de la République d’Angola.