KINSHASA, le 13 janvier 2005(IRIN) - Le président sud-africain Thabo Mbeki s'est entretenu aujourd'hui avec les principaux responsables politiques de la République démocratique du Congo (RDC) dans le but d'apaiser les tensions au sein du gouvernement et de sauver le processus de transition démocratique.
Arrivé mercredi à Kinshasa, la capitale de la RDC, Mbeki a rencontré le président Joseph Kabila et ses quatre vice-présidents. Jean-Pierre Bemba, un des vice-présidents, a menacé de retirer son mouvement du gouvernement de transition si d'ici le 31 janvier les conditions préalables à l'organisation des élections n'étaient pas remplies.
«A ce moment-là [?]nous nous retirerons de la transition, nous laisserons ceux qui veulent gérer le pays soi-disant à leur manière et nous appellerons les populations à prendre leurs responsabilités», a déclaré Bemba une heure après sa rencontre avec Mbeki.
Bemba dirige le Mouvement pour la libération du Congo, un des anciens groupes rebelles représenté au sein du gouvernement. Les conditions préalables auxquelles Bemba se réfère sont stipulées dans l'accord signé sous l'égide du Président sud-africain en décembre 2002 par les belligérants congolais, l'opposition non armée et la société civile.
Le point fort de l'accord tourne autour de la répartition du pouvoir au sein du gouvernement de transition et de ses institutions, du corps diplomatique, de la direction de la police et des services de sécurité.
Bemba et les responsables du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), un autre mouvement rebelle, ont accusé le président Kabila et sa famille de bloquer le processus de transition.
Prévues initialement le 30 juin, les élections risquent d'être reportées en raison des tensions politiques actuelles.
Le président de la Commission électorale indépendante, Apollinaire Malu Malu, a annoncé la semaine dernière que les élections doivent être repoussées à une date ultérieure, même si leur organisation reste prévue pour cette année.
Cette annonce a donné lieu lundi dernier à de violences manifestations à Kinshasa. Quatre personnes ont été tuées par la police et plusieurs autres blessées.
Après sa rencontre avec Mbeki, Azarias Ruberwa, le chef du RCD et l'un des vice-présidents du gouvernement de transition, a admis qu'il fallait accélérer le processus électoral et qu'il demanderait à Bemba de rester au gouvernement afin que les problèmes puissent être résolus.
Les deux autres vice-présidents rencontrés par Mbeki sont Abdoulaye Yerodia et Arthur Z'Aidi Ngoma. Yerodia a accusé les anciens mouvements rebelles, l'opposition politique et les défenseurs de l'ancien président, feu Mobutu Sese Seko, d'être à l'origine des difficultés actuelles.
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