KINSHASA, 12 septembre 2007 (IRIN) - L'épidémie responsable de la mort d'au moins 167 personnes dans la province sud du Kasaï Occidental est la fièvre Ebola, ont indiqué les autorités sanitaires de la République démocratique du Congo (RDC).
Photo: WHO Virus de la fièvre Ebola hautement contagieuse et souvent mortelle
« Les résultats du laboratoire de référence de Franceville (Gabon) et du Centre pour le contrôle des maladies - [Centers for Disease Control] - (CDC) à Atlanta (Etats-Unis), ont confirmé le diagnostic de la fièvre hémorragique à virus Ebola », a affirmé le ministre de la Santé, Victor Makwenge, au cours d'une allocution télévisée, le 10 septembre.
Les régions sanitaires de Mweka et de Luebo ont été les plus touchées par l'épidémie de fièvre au cours des deux derniers mois, a déclaré Jean-Constantin Kanow, inspecteur sanitaire de la province. La région de Mweka compte 140 511 habitants.
Selon M. Kanow, au moins 395 cas de fièvre Ebola, dont plusieurs mortels, ont été enregistrés.
« Cette épidémie évolue sans que l'on en connaisse la cause exacte », a déploré M. Makwenge. Les symptômes des personnes infectées laissaient penser à une fièvre hémorragique.
La fièvre virale se transmet au contact de personnes infectées qui ressentent au début une forte fièvre, des maux de tête, des vomissements, des douleurs abdominales intenses, des diarrhées sanguinolentes ; il s'en suit une forte déshydratation et l'issue est généralement fatale, a expliqué M. Kanow.
« Ces symptômes durent entre cinq et sept jours », a-t-il ajouté.
Dans les provinces et les autres régions du pays, les populations sont encore plus exposés à la maladie parce qu'elles ne respectent pas les précautions d'usage lorsqu'elles manipulent et enterrent les cadavres.
Selon M. Kanox, deux des victimes de la récente épidémie étaient des pasteurs qui avaient été en contact, dans leur église, avec des patients infectés.
La fièvre a été identifiée la première fois le 8 juin, après le décès de deux chefs de village. Toutes les personnes présentes à l'enterrement sont décédées elles-aussi, a expliqué M. Kanow.
A en croire M. Makwenge, des équipes sanitaires ont été mobilisées au niveau local, national et international pour aider le gouvernement à faire face à l'épidémie.
Le nombre de personnes infectées est en hausse, mais les cas mortels sont en nette régression, grâce à l'intervention des équipes du ministère de la Santé et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les régions infectées.
« Nous avons demandé à l'OMS de nous aider à coordonner la réponse à l'épidémie », a affirmé M. Makwenge, qui a également appelé au calme et au respect des recommandations des équipes sanitaires déployées dans les régions infectées.
Entre temps, le gouvernement a mis en place des mesures pour prévenir la propagation de l'épidémie aux autres localités.
Selon Toussaint Tshilobo, le porte-parole du gouvernement, une mise en quarantaine a été imposée dans les régions infectées, afin de prévenir tout risque de propagation de la maladie.
La RDC a connu de graves épidémies de fièvre Ebola en 1976, à Yambuku, dans la province Orientale, à Kikwit, Bandundu, en 1995 où au moins 250 morts avaient été enregistrées, et à Watsa, Orientale, en 1999.
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