Sur les huit prévenus mis en cause, cinq ont comparu ce vendredi à la première audience du procès Floribert Chebeya qui a démarré à la Cour militaire de la Gombe à Kinshasa, les trois autres s’étant soustraits des poursuites judiciaires. A cette audience du jour, deux généraux de la Police nationale congolaise, cités dans l’affaire et qui avaient été entendus lors de l’enquête pré-juridictionnelle, John Numbi et Jean de Dieu Oleko, ont également été identifiés.
A la barre ce vendredi: l’inspecteur principal et chef des services spéciaux de la police nationale, le colonel Daniel Mukalayi et l’un de ses trois adjoints Georges Kutungwa, le commandant principal François Ngoy, son adjoint Michel Mwila et le sous commandant adjoint Blaise Mandiangu.
Absents puisqu’en fuite, les deux autres adjoints du colonel Mukalayi, Paul Mwilambwe et Christian Ngoyi ainsi que Jacques Mugabo.
Tous ces prévenus sont accusés d’association de malfaiteurs, d’enlèvement, d’assassinat, de terrorisme, de désertion simple et de détournement d’armes et munitions de guerre.
Ils sont défendus par une dizaine d’avocats contre une trentaine pour les parties civiles.
Siégeant en matière répressive au 1er degré, la Cour militaire a été présidée par le juge d’instruction, le colonel Masungi Muna.
Cette première audience d’instruction a consisté à identifier toutes les personnes impliquées dans le procès.
Suite aux mauvaises conditions logistiques, l’affaire a été remise au 3 décembre prochain, cette fois là à la prison centrale de Makala.
Une remise qui arrange toutes les parties, y compris l’avocat du prévenu Daniel Mukalayi. «Nous sommes prêts pour le combat judiciaire. C’est une remise fondée, c’est dans le cadre d’un procès équitable», a lancé Me Bienvenu Kalonda.
Le temps de permettre à toutes les parties de comprendre le dossier de plus 1600 pages
Au cours de cette audience, le général Jean de Dieu Oleko, inspecteur provincial de la PNC à Kinshasa ainsi que le général John Numbi, inspecteur général de la même police encore en suspension conservatoire depuis l’éclatement de cette affaire, ont été identifiés non comme des prévenus, mais comme témoin.
Le professeur Nyabirungu Mwene Songa, avocat de John Numbi l’a souligné à Radio Okapi, concernant particulièrement son client:
«Déjà au niveau de l’instruction, il avait été entendu comme renseignant. De même, je crois que la Cour a l’intention de gérer certainement l’opinion publique et les rumeurs qui ont toujours voulu mettre le général Numbi au centre de cette affaire. Et pour assurer les parties et tout le monde, il n’est pas mauvais que le renseignant apparaisse dès le premier jour d’audience. Et la Cour l’a appelé pour identification.»
A quel titre ?
Réponse de l’avocat:
«La qualité n’a pas été précisée, puisque les audiences ne font que commencer. Mais certainement que la Cour se prononcera le moment venu. Il a exprimé sa disponibilité et la Cour est disposée dans le cadre de la manifestation de la vérité de trouver un moyen de le faire comparaître ou de l’entendre. Vous le savez, il a été toujours cité, toujours mis au centre de cette affaire. Et l’intérêt de tous y compris l’intérêt du général lui-même, c’est que la vérité éclate au grand jour.»
Rappelons que Chebeya, directeur exécutif de l’Ong la Voix des sans voix pour les droits de l’homme, a été trouvé mort dans sa voiture sur la route de Matadi vers Mitendi le 2 juin dernier.
Le chauffeur qui l’accompagnait, Fidèle Bazana, lui aussi membre de la VSV, reste toujours disparu