Dans le cadre d'une visite intermission de maintien de la paix des Sections Genre de la MONUC et de la MINUSTAH (Mission de l'ONU en Haïti), le bureau de la MONUC à Bukavu a organisé le 10 octobre 2007, une journée d'échange d'expériences sur le thème : «Participation des Femmes Congolaises au processus électoral en RDC : élections 2005-2006».
Ont pris part a la rencontre, le Chef de Bureau de la MONUC, la Responsable de la section Genre, le Coordonnateur de la Section électorale de la MONUC, le Coordonnateur de la CEI pour la province du Sud Kivu, ainsi que plus d'une trentaine de représentantes des Associations de Femmes du Sud Kivu et des membres féminines de partis politiques.
Les exposés se sont succédés, enrichis de débats autour des questions intéressants tout autant les délégués haïtiens, Mme Ruffine Labbe, ex-candidate au Parlement de son pays et Beauséjour Coty, chargé du Genre à la MINUSTAH, que les participantes congolaises.
En effet, pour gagner au prochain scrutin, il fallait tirer les leçons des échecs subis ou des avancées réalisées : « Comment les femmes ont-elles été accompagnées durant le processus électoral ? Comment accroître leur participation en tant qu'électrices et candidates dans les élections locales ? Quelles stratégies utiliser pour gagner la confiance de l'électoral ? Quelles sont les difficultés rencontrées et comment les contourner pour les élections au niveau local? Quels conseils donner pour les futures candidates aux élections ? ».
Nombreuses sont les associations qui disent avoir organisé la vulgarisation et l'explication de la Loi électorale en faveur des analphabètes de toutes origines, avoir montré comment se déroule l'opération de vote, enfin avoir sensibilisé sur les droits de la femme et le rôle de la femme dans le processus de décision.
Nombreuses sont également celles qui dans les difficultés rencontrées, ont mentionné les préjugés à l'encontre de la femme en tant que candidate, la corruption, le manque de moyens logistiques et financiers pour mener une campagne approfondie et performante et l'importance de faire connaître leur programme politique.
Mais à l'issue de cette rencontre, les participantes congolaises et la déléguée haïtienne sont sorties dynamisées et encouragées par ces échanges sur l'expérience vécue de part et d'autre de l'Océan Atlantique, après des années noires de dictature.
Ruffine LABBE a souligné l'importance du coaching politique, un encadrement qui permet de suivre sur le terrain une candidate et de la conseiller concrètement dans ses relations avec son public cible. Elle a évoqué les leçons tirées de certaines formations : savoir se remettre en question, analyser toutes les fautes avant de s'exposer, confronter constamment la façon dont on se voit et comment on est vu, choisir des candidats capables et actifs, enfin avoir un discours clair : « Il n'y a pas une leader sans vision ; il n'y a pas de leader sans un discours clair », a-t-elle souligné en conclusion.