Pour le président de l'Assemblée provinciale du Bas-Congo, qui séjourne en Belgique, si le combat que mènent, aujourd'hui, les provinces pour arracher du gouvernement central les 40% de rétrocession n'abouti pas, c'est la mort de la Rdc qui est ainsi signée.
Le président de l’Assemblée provinciale du Bas-Congo, M. François Kimasi Matuika Basaula, a déclaré vendredi dernier à Bruxelles que la survie de la République Démocratique du Congo dépend aujourd’hui de la victoire des provinces pour arracher du gouvernement central les 40 % qui doivent leur être ristournés. « Si le combat que mènent les provinces n’est pas gagné, c’est la mort du pays », a-t-il souligné au cours de la conférence-débat qu’il a animée dans la Salle Saint-Denis à Bruxelles autour des questions d’actualité liées à sa province d’origine, à l’invitation de la Diaspora ne-Kongo de Belgique.
Pour le président de l’Assemblée provinciale du Bas-Congo, en visite privée dans la capitale belge, le budget national tel qu’il a été voté est anti-constitutionnel, du fait qu’il ne respecte pas le principe de la répartition des ressources nationales dans la proportion légale de 60 contre 40. Ainsi, fait-il remarquer, entre Kinshasa et le Bas-Congo, il y a bien un problème, 122 sociétés contribuant directement à Kinshasa en ce qui concerne les taxes provinciales et nationales sans rien reverser à Matadi, notamment la Sucrière de Kwilu-Ngongo ainsi que les cimenteries de Lukala et Kimpese. Kinshasa cherche à casser la dynamique lancée par les provinces en divisant les parties intéressées, a dénoncé M. Kimasi.
Les 122 sociétés dont question ont été inventoriées selon un seuil fixé, pour lesquelles Kinshasa doit, selon la Constitution, rétrocéder 40 % à la province du Bas-Congo. « C’est de là que part la lutte que nous menons avec les autres provinces », a fait savoir M. Kimasi qui précise que de toutes les provinces « le Bas-Congo est la plus forte économiquement, arrivant en tête de ce qu’on appelle familièrement ‘le G 3’, avec 33 % de parts au budget, devant le Katanga 19 %, sans compter Kinshasa qui totalise 38 % ».
M. Kimasi, également président général de l’ABAKO (Alliance des Bâtisseurs Kongo), a par ailleurs estimé que la province du Bas-Congo dispose de la clé du Congo, c’est-à-dire de tous les atouts pour le décollage national, avec le barrage hydroélectrique d’Inga, le seul port maritime ainsi que le chemin de fer Matadi-Kinshasa. Intervenant pour 50 à 52 % dans la richesse nationale, le Bas-Congo est sous - représenté au gouvernement central, a-t-il fait valoir.
Il a fustigé la critique facile qui semble animer la diaspora kongo, l’invitant plutôt à participer à la lutte que mènent les autorités provinciales pour le décollage du Bas-Congo, notamment en diffusant une information puisée à la source, mais surtout en apportant des initiatives à même de développer cette province et créer des emplois.
L’arroseur arrosé
A une question sur le dénouement de l’affaire relative aux incidents sanglants de Matadi qui avaient fait de nombreuses victimes parmi les adeptes de Bundu dia Kongo, M. Kimasi a informé que l’administration provinciale a diligenté une enquête indépendante et que des plaintes ont été déposées contre les officiers ainsi que les fidèles du mouvement politico-religieux compromis dans le dossier. Il reste à la justice de faire son travail, a-t-il conclu.
Réagissant contre la déclaration du représentant du groupe de pression « Bana Congo », M. Didier Ramazani, appelant toutes les autorités congolaises à démissionner de leurs fonctions, le président de l’Assemblée provinciale a indiqué que le peuple congolais a opté pour les élections comme seule voie d’accès au pouvoir et en a assez des guerres et autres formes de violences. Il a insisté sur le respect de la Constitution, notant que la personne du Chef de l’Etat est protégée par cette loi fondamentale.
D’autres interventions ont porté notamment sur la problématique de la Zone franche d’Inga et de l’Emphytéose Muanda, sur la nécessité de réaliser une cartographie de la province à mettre à la disposition des partenaires de tous ordres ainsi que sur la cohabitation entre un gouvernorat AMP et une Assemblée provinciale dominée par l’UN.
ACP